Le FN, "parti national fasciste", selon un député PS : le parti répond mais ne poursuit pas
L'avocat du Front national, contacté par francetv info, estime que les propos de Thierry Mandon relèvent davantage de la diffamation que de l'injure. Il explique qu'il n'est pas envisagé un procès au fond.
"Le FN est-il ou pas un parti d'extrême droite ? Non seulement, c'est un parti d'extrême droite, mais c'est même plus que ça, c'est un parti national fasciste." L'un des porte-parole des députés socialistes, Thierry Mandon, n'a pas mâché ses mots pour qualifier le Front national, mardi 8 octobre, lors d'une conférence de presse. Il réagissait aux propos de Marine Le Pen, qui menace de poursuivre en justice ceux qui qualifient sa formation de parti d'extrême droite.
Le socialiste renvoie "ceux qui en douteraient" au discours de la présidente du FN en clôture de l'université d'été à Marseille. Aux yeux du député de l'Essonne, "la conception traduite par Marine Le Pen dans ce discours, où elle explique la façon dont elle traiterait, si elle venait au pouvoir, ceux et celles qui s'opposeraient à sa politique, les minorités, les corps intermédiaires, appartient à la tradition fasciste". A la question de savoir s'il fallait en conséquence interdire le Front national, Thierry Mandon répond : "Non, tant qu'ils présentent des candidats à des élections."
Revenant sur le premier tour de la cantonale de Brignoles, qui a montré un Front national en force et une gauche éliminée, Thierry Mandon estime que "c'est un échec pour nous, à analyser". "Les électeurs de gauche sont restés chez eux, poursuit-il. Même s'il y a des circonstances locales, il y a peut-être aussi des causes nationales, notamment l'effet cumulé des efforts demandés à un certain nombre de couches sociales et les résultats qui se font attendre."
La réponse du Front national
Contacté par francetv info, l'avocat du FN, Wallerand de Saint-Just, estime qu'il ne faut pas "engager un procès au fond" concernant les mots de Thierry Mandon. Selon lui, ces propos ne relèvent pas de l'injure, mais plutôt de la "diffamation".
Comme il l'avait déjà fait auprès de 20 Minutes la semaine précédente, Wallerand de Saint-Just relativise la menace de Marine Le Pen. Il trouve préférable de répondre aux médias pour dénoncer des propos qu'il qualifie de "mensongers", voire d'envisager une procédure de droit de réponse contre les médias qui se feraient uniquement l'écho des propos de Thierry Mandon.
L'avocat du FN assure enfin que, dans son discours de Marseille, Marine Le Pen n'a jamais tenu les propos que lui prête Thierry Mandon sur les minorités et les corps intermédiaires. En fait (voir la vidéo à 1'05'40), Marine Le Pen avait déclaré à l'université d'été de son parti : "Je serai dure avec les minorités autoproclamées qui veulent faire plier l'ordre républicain, contre la sécurité de tous".
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