Les parlementaires nepourront plus y couper. Ils devront désormais se soumettre à plus detransparence. L'Assemblée nationale a adopté ce mardi en première lecture, deuxprojets de loi sur la transparence à 326 voix pour contre 193 contre.Le premier texte prévoit pourles parlementaires des déclarations de patrimoines consultables en préfecturemais non publiables (contrairement au souhait de François Hollande), et desdéclarations d'intérêts publiables. Un second texte étend ces déclarationsd'intérêts à d'autres élus.> A LIRE Transparence du patrimoine : un texte en dessous desenjeux ?Selon une sourceparlementaire, six députés UMP ont voté en faveur de ces textes, dont LaurentWauquiez et Lionel Tardy. Le groupe des radicaux degauche a voté contre. Son président, Roger-Gérard Schawrtzenberg, a justifié cechoix en expliquant que le texte contenait "des mesures inopportunes " et "inconstitutionnelles ". Le Front de gauche a voté en faveur desprojets de loi.Les mesures principales dutextePatrimoine et intérêts. Ministres, parlementaires nationaux eteuropéens, présidents d'exécutifs locaux, conseillers de l'Elysée, membres decabinet ministériels et présidents d'autorités ou d'entreprises publiques vontdevoir établir, en début et en fin de mandat, des déclarations d'intérêt et depatrimoine. Les déclarations mensongères seront punies de 5 ansd'emprisonnement et 75.000 euros d'amende (contre aucune peine et 30.000 eurosjusqu'à présent).Pour les infractions decorruption, trafic d'influence, fraude électorale ou fiscale, des peinesd'inéligibilité pourront aussi être prononcées : les députés ont choisi de leslimiter à dix ans.Haute autorité. UneHaute autorité de la transparence de la vie publique remplace l'ancienneCommission. Elle sera dotée de pouvoirs d'auto-saisine et de contrôle ainsi qu'uneautonomie budgétaire.Obligations pour lesparlementaires. Les activités de conseil seront interdites, sauf pour lesprofessions réglementées comme les avocats par exemple. Il sera interdit à unparlementaire de commencer une nouvelle activité professionnelle durant sonmandat.Fraudes. Le délai deprescription pour toute forme de fraude fiscale va passer de trois à six ans. L'administrationfiscale pourra aussi recourir à tout mode de preuves, y compris illicites,"sous réserve que les preuves aient été régulièrement portées à saconnaissance par une autorité judiciaire ou dans le cadre d'une assistanceadministrative internationale ".