Le Pen fait la leçon au PS, les régions désignent leurs présidents
En tant que doyen d’âge de la nouvelle assemblée régionale de PACA, il revenait à Jean-Marie Le Pen de prononcer le discours inaugural. Le président du Front national en a profité pour solder ses comptes avec Michel Vauzelle. Le président socialiste avait refusé de débattre pendant la campagne avec le leader d’extrême-droite, estimant qu’il n’avait pas à se livrer à un face-à-face avec un "fasciste" .
Ce rendez-vous manqué a valu cette petite mise au point de Jean-Marie Le Pen :
_ "Qu'il me soit permis de lui rappeler que le fondateur du fascisme fut un député socialiste italien, Benito Mussolini, que les deux principaux chefs de la collaboration avec l'Allemagne nazie furent Marcel Déat, ancien secrétaire du parti socialiste SFIO, et Jacques Doriot, ancien secrétaire du parti communiste", a déclaré Jean-Marie Le Pen. Et d’ajouter : "ce n'est pas Jean-Marie Le Pen qui a été décoré à Vichy de la Francisque, mais le président de la république François Mitterrand, dont Michel Vauzelle a été ministre, et qui plus est ministre de la Justice"..
En signe de protestation, certains élus ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire les mots "Liberté", "Egalité" et "Fraternité".
En dehors de cet incident, les élections – réélections pour la plupart – se sont déroulées sans surprise. Michel Vauzelle, Ségolène Royal (PS) en Poitou-Charentes, Georges Frêche en Languedoc-Roussillon, Jean-Yves Le Drian (PS) en Bretagne ou encore Jean-Paul Huchon (PS) en Ile-de-France ont été réélus. En Alsace, l’UMP Philippe Richert a pris la tête de la région, fier de son "village gaulois attaché à ses racines".
Arrêt de la réforme territoriale
A peine (ré)élus, les 23 présidents de régions de gauche ont réclamé l’arrêt de la réforme territoriale engagée par le gouvernement, "à marche forcée", écrivent-ils dans un communiqué. "Le gouvernement voulait faire de l'élection régionale un référendum sur la réforme des collectivités locales. Ce référendum, ce sont les régions qui l'ont gagné !", affirment les élus.
_ Les présidents de régions de gauche réclament également l’abandon pur et simple du projet de loi du Grand Paris "que les Franciliens ont, à travers leur vote, clairement rejeté", poursuivent-ils.
Enfin, ils demandent que le gouvernement leur donne, à l’image des autres pays d’Europe, "les moyens institutionnels et financiers de leur développement". Allant jusqu’à menacer de "remettre en cause certains de leurs engagements envers l’Etat pour consacrer leurs énergies et leurs ressources aux projets validés par le vote des Français", conclut cette résolution adoptée par l’ensemble des 23 présidents de régions de gauche.
Gilles Halais, avec agences
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