Le nouveau maire de Saint-Cyprien en garde à vue
Pierre Fontvieille a été interpellé vers 07h30 et placé en garde à vue par la police judiciaire de Perpignan. D'autres élus devaient être entendus dans la journée dans les locaux de la PJ et le procureur de la République devait tenir un point de presse lundi après-midi. Onze personnes, dont plusieurs élus municipaux de Saint-Cyprien, ont été mises en examen depuis la fin 2008 dans cette affaire de malversations touchant aussi bien la politique d'urbanisme de la ville que ses achats d'objets d'art.
Le précédent maire, Jacques Bouille, incarcéré depuis décembre 2008 pour "blanchiment, corruption par personne exerçant un mandat électoral, prise illégale d'intérêts, détournement de biens publics...", s'était pendu fin mai dans sa cellule. Maire depuis 1989 de la cité balnéaire, conseiller général et ancien secrétaire départemental de l'UMP, M. Bouille avait été exclu de l'UMP au début 2009.
Le conseil municipal du 2 juin, qui a procédé à l'élection du nouveau maire, s'était tenu dans une ambiance houleuse, tandis que 300 personnes manifestaient en faveur d'une démission collective des conseillers municipaux et criaient "en prison, en prison", à l'adresse du nouveau maire. M. Fontvieille (UMP), seul candidat, avait été élu par 20 voix sur les 22 exprimées (1 bulletin nul et 1 blanc). Les 5 représentants de l'opposition s'étaient abstenus.
Les enquêteurs s'intéressent particulièrement à l'achat par la commune, en 2006 et 2007, de statuettes, tableaux de maîtres et œuvres d'art dont certains auraient disparu et dont la valeur totale s'élèverait à cinq millions d'euros. Un promoteur immobilier a aussi été mis en examen pour "corruption passive", soupçonné d'avoir payé pour faire avancer ses projets de construction.
Caroline Caldier, avec agences
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