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Le gouvernement réplique à Eric Breteau

Plusieurs membres du gouvernement ont répondu aujourd'hui aux mises en causes du président de l'Arche de Zoé, dont certaines ont eu lieu hier soir sur France Info. Si certains démentent tout {"soutien"} à l'opération tchadienne, d'autres envisagent des poursuites.
Article rédigé par franceinfo
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  (Radio France ©REUTERS/ Pascal Clerot)

S'exprimant hier et aujourd'hui, dans plusieurs médias dont France Info, pour la première fois depuis sa sortie de prison, le président de l'ONG "Arche de Zoé" a créé la sensation à plus d'un titre.
_ Il a notamment affirmé avoir reçu le soutien des "conseillers de Nicolas Sarkozy et de Bernard Kouchner" vis-à-vis de l'opération mise en place l'été dernier par l'association. A savoir tenter de ramener en France 103 enfants tchadiens, présentés comme des orphelins du Darfour, vers des familles d'accueil.

Dans un ouvrage à paraitre bientôt, Breteau revient sur les "appuis" politiques dont les humantaires auraient bénéficié, avant d'être "lâchés" une fois arrêtés le 25 octobre. Il va même plus loin, précisant "qu'il était même prévu que Cécilia Sarkozy et (le garde des Sceaux) Rachida Dati se déplacent en personne pour accueillir les 103 enfants à l'aéroport de Vatry" dans la Marne.
_ Sur France Info, Eric Breteau a évoqué le ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner qui était selon ses dires "parfaitement au courant", et que tous les conseillers du ministre et du président étaient "favorables au déclenchement de l'opération".

(Réécouter Eric Breteau, dans notre article ci-dessous)

Au lendemain de ces déclarations, les ministères visés se sont empressés de réagir. Ainsi, le Quai d'Orsay affirme avoir "tenté de dissuader l'Arche de Zoé" de mettre à exécution une "opération illégale". Lors d'un point de presse, Bernard Kouchner lui-même a prévenu que son ministère envisageait des poursuites contre Eric Breteau. Le Quai d'Orsay a répété qu'il avait "saisi la justice pour "faits
d'exercice illicite de l'activité d'intermédiaire pour l'adoption"".

Egalement mise en cause, Rachida Dati a déclaré n'avoir "jamais rencontré" Eric Breteau. Ajoutant que l'Etat ne "prendrait pas en charge" les 6,3 millions d'euros de dommages et intérêts auxquels ont été condamnés les membres de l'Arche de Zoé au Tchad. Enfin, Eric Breteau a annoncé hier son intention de porter plainte contre Rama Yade, secrétaire d'Etat aux Droits de l'homme, "pour diffamation ainsi que pour atteinte à la présomption d'innocence". Cette dernière avait qualifié l'opération de l'Arche de Zoé d'"illégale" et "irresponsable".

Eric Breteau et cinq autres membres de l'association avaient écopé de huit ans de travaux forcés au Tchad fin décembre, avant d'être autorisés à purger une peine d'emprisonnement en France. Libérés la semaine dernière, quatre d'entre eux font l'objet d'une autre instruction judiciaire et ont été mis en examen pour "aide au séjour irrégulier de mineurs
étrangers en France", un délit passible d'un an de prison et 15.000 euros d'amende.

Matteu Maestracci avec agences

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