Le gouvernement présente son plan de relance
26 milliards qui font comme 100. En 2009, ce ne sont pas les pains que compte multiplier le “ministre de la relance”, Patrick Devedjian.
_ Le plan gouvernemental et présidentiel pour faire redémarrer l'économie française a été présenté, et accepté, ce matin au cours d'un conseil des ministres exceptionnel, convoqué par Nicolas Sarkozy. C'est lui qui avait annoncé ce plan au début du mois.
Le paquet de mesures mis sur la table par le gouvernement se monte donc à 26 milliards d'euros. Le gouvernement espère qu'ils feront effet de détonateur de croissance : “On investit 26 milliards, dont 75% dans l'année qui vient. Mais nous espérons avoir un effet d'entraînement des investissements des collectivités locales, des entreprises. Et si on arrive à un effet de levier de trois, ce qui est recherché, ça fait un impact de 100 milliards sur les deux ans”, explique Patrick Devedjian.
150.000 emplois espérés
La méthode, doper les investissements publics: l'Etat va dépenser quatre milliards pour anticiper les programmes militaires à venir, accélérer la
construction de lignes TGV, l'entretien des routes, la création de
crèches ou de prisons (10,5 milliards).
Les entreprises publiques et les collectivités locales seront aussi mises à contribution et les règles des marchés publics assouplies afin d'accélérer l'ouverture des chantiers.
Par ailleurs, l'Etat va mettre sa trésorerie à contribution et anticipera le paiement de ce qu'il doit aux entreprises en accélérant les versements correspondant au crédit recherche, à la TVA et même le paiement de ses factures (11,6 milliards).
_ Le plan prévoit aussi un doublement du prêt à taux zéro pour l'immobilier en 2009 et la création immédiate d'une prime à la casse de 1.000 euros pour l'achat de voitures propres.
Patrick Devedjian espère que ce plan se traduira par la création de 150.000 emplois.
Le but du jeu, c'est d'inverser la courbe qui pique nez, avec l'entrée cette fois difficile à nier de la France en récession : “On espère gagner de l'ordre de 1% (de croissance) puisqu'on injecte plus de 1% d'investissement et de trésorerie dans les entreprises, ou d'anticipation sur le RSA”, prêche le ministre du Budget, Eric Woerth.
_ L'Insee pour sa part, table sur une récession au premier semestre 2009. La ministre de l'Economie, Christine Lagarde, estime que l'organisme statistique ne tient pas suffisamment compte des effets du plan de relance et parie sur 0,2% à 0,5% de croissance l'an prochain. Au besoin, elle envisage de retricoter un second plan, ce qu'exclu, pour l'instant, le porte-parole du gouvernement, Luc Chatel.
La loi de finance rectificative qui comportera ce plan devrait sera examinée par l'Assemblée nationale après le 5 janvier.
Grégoire Lecalot, avec agences
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