Le gouvernement ne croit plus à la croissance en 2009
A l’occasion du comité interministériel d'aménagement et de compétitivité des territoires (CIACT) à Lyon, le Premier ministre a reconnu à demi-mot que la France allait entrer en récession en 2009. D’abord ce matin, Christine Lagarde, la ministre de l’Economie, a déclaré dans le train qui l’emmenait à Lyon avec près des deux tiers du gouvernement : "Je serais très étonnée qu'on ait une croissance positive en 2009".
Une première depuis 1993
_ La ministre de l'Economie, a reconnu que l'objectif d'une croissance d'au moins 0,2% du produit intérieur brut était hors de portée et que la France risquait de connaître une contraction de son économie pour la première fois depuis 1993. "Soyons raisonnables, tous les pays de la zone euro sont aux alentours de -2%, la Commission européenne nous met à -1,8, le FMI à -1,9, donc il ne faut pas se bercer d'illusions, il faut être réalistes et regarder les chiffres du quatrième trimestre. Je vous ferai des prévisions mi-février", a-t-elle ajouté. Des propos que François Fillon a repris à son compte lors de la conférence de presse qui suivait le CIACT. Il a, par ailleurs, affirmé attendre les résultats du quatrième trimestre du PIB. Une statistique qui doit être publiée le 13 février mais que l’on sait d’ores et déjà mauvaise.
Le gouvernement va donc devoir revoir sa copie puisque la loi de finance rectificative adoptée par le Parlement en janvier a été bâtie sur une hypothèse de croissance de 0,2%-0,5%. Après l’annonce des 45 000 chômeurs de plus en décembre, le gouvernement enchaîne les mauvaises nouvelles. Il fallait donc dissiper cette morosité en mettant l’accent sur les 1000 projets de relance (voir encadré). François Fillon a tenté de relever le défi en appelant les Français à se serrer les coudes et en annonçant que le temps de l’action était venu.
Sur les 26 milliards du plan de relance votés la semaine dernière "pour dynamiser l'activité nationale", plus d'un tiers (11 milliards) seront destinés à améliorer la trésorerie des entreprises, souvent étranglées par la crise. 11 autres milliards seront "des opérations financées par le budget de l'Etat". Ainsi, 870 millions d'euros seront consacrés à 149 chantiers d'infrastructures de transports et 731 millions à l'enseignement supérieur et à la recherche. Enfin, 4 milliards seront investis directement par les entreprises publiques.
«26 milliards pour dynamiser l'activité nationale»
envoyé par publicsenat
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