Le député UMP Christian Vanneste se dit favorable à une "droite large" allant du centre au Front National
Il précise que cela doit se faire à condition que le parti d'extrême droite "change" et "renonce" à certaines positions.
Christian Vanneste indique également voir cela "à moyen ou long terme", et non dans la perspective de 2012.
"Pourquoi ne ferait-on pas comme en Italie où la droite s'est alliée vec le parti issu de l'extrême droite de Gianfranco Fini ? Quand Benoît Hamon (PS) tend les bras à Olivier Besancenot (NPA), personne ne dit rien...", a déclaré vendredi à l'AFP l'élu du Nord.
"Dans le bipartisme que je souhaite, la largeur du spectre élimine les dangers de l'extrémisme. Je ne tiendrais pas le même discours si nous avions la proportionnelle", a-t-il ajouté en rappelant que ses récents propos sur Radio Courtoisie n'avaient rien de "nouveau" ni de "choquant".
Sur cette radio proche de l'extrême droite, il avait déclaré que "l'alliance avec tout ce qui est à notre droite est tout à fait possible" à partir du moment où le parti de Jean-Marie Le Pen "renonce" à "un certain nombre de positions, de phrases qui ne sont pas acceptables".
Cette semaine, il a ajouté sur lefigaro.fr que "tant qu'on aura un ennemi à droite, on perdra les élections" et que le FN est "un parti comme les autres".
Inspiration italienne
Dans un article publié vendredi sur son blog et intitulé "La jouissance du politiquement incorrect", le député du Nord estime que "l'exemple italien d'une droite large allant des héritiers de la démocratie chrétienne jusqu'à des partis situés très à droite mérite qu'on s'y intéresse".
"L'évolution de Gianfranco Fini qui a réussi à faire du MSI, héritier du fascisme, un parti de droite particulièrement fréquentable, est à méditer (...) Une telle évolution en France me paraît possible, sans doute à long terme et non pour 2012, comme on me le fait dire de manière inexacte", ajoute-t-il en dénonçant un "terrorisme intellectuel".
Désaccord de Jean-François Copé
Le patron des députés UMP, Jean-François Copé, s'est déclaré vendredi "en désaccord total" avec M. Vanneste sur un éventuel rapprochement avec le FN.
"Je l'ai toujours été. Je pense qu'en réalité l'extrême droite monte toujours dans l'opinion lorsque la droite n'est pas au rendez-vous. Donc c'est à nous d'occuper l'espace et certainement pas d'aller nous allier avec des gens dont nous ne partageons pas, c'est le moins qu'on puisse dire, la totalité des idées", a-t-il dit sur Canal+.
La droite de l'UMP prend ses distances
De son côté, le Collectif de la "Droite Populaire", dont M. Vanneste est membre, s'est désolidarisé du député du Nord dans un communiqué cosigné par les députés UMP Philippe Meunier, Lionnel Luca et Jean-Paul Garraud.
Soulignant qu'il "rassemble des députés libres de leurs propos", le collectif dit "approuver sans réserve le positionnement politique de l'UMP", ce qui "exclut naturellement tout accord politique avec le Front national, qui s'oppose en permanence et sur tous les dossiers à la majorité présidentielle".
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.