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Le chômage coûtera-t-il sa réélection à Nicolas Sarkozy ?

Le raffineur Petroplus a indiqué, vendredi 20 janvier, la mise en vente de sa raffinerie de Petit-Couronne. Tous les espoirs se cristallisent désormais, sur la recherche d'un repreneur.
Article rédigé par Catherine Rougerie
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Nicolas Sarkozy s'apprêt à donner une conférence de presse, à l'issue du sommet de crise, à l'Elysée, le 18 janvier 2012. (AFP - Remy de la Mauvinière)

Le raffineur Petroplus a indiqué, vendredi 20 janvier, la mise en vente de sa raffinerie de Petit-Couronne. Tous les espoirs se cristallisent désormais, sur la recherche d'un repreneur.

Les jours se suivent et se ressemblent. Deux jours après le "sommet de crise" de l'Elysée, les mauvaises nouvelles sur le front de l'emploi s'enchaînent.

Après Seafrance en décembre, puis la décision du tribunal de commerce de Lyon dans le dossier Lejaby, mercredi 18 janvier, entraînant le licenciement de quelque 250 salariés, l'Unedic a publié, jeudi 20 janvier, ses nouvelles prévisions pour 2012.

Et elles ne poussent pas à l'optimisme. L'organisme prévoit une hausse des demandeurs d'emploi proche des 214.000 personnes, ce qui conduirait à franchir le cap des 3 millions de chômeurs en France.

Pas de très bonnes augures pour le Président sortant, et très probable candidat à la présidentielle, qui a fait de le lutte contre le chômage, sa priorité.

Front de l'emploi : sombres perspectives

Le timing est frappant.  Au lendemain du "sommet de crise" de l'Elysée, et des annonces de Nicolas Sarkozy, l'Unedic a fait connaître ses perspectives. Si l'on en croit l'organisme, le nombre de demandeurs d'emploi augmenterait de 214.200 pour la catégorie A, la plus regardée, pour atteindre 3.070.900 contre 2.856.700 fin 2011.

Mécaniquement, le déficit pourrait alors atteindre les 4,3 milliards d'euros en 2012 après 1,6 milliard l'an dernier, ce qui porterait son endettement total à 15,4 milliards.

Un double boulet que le chef de l'Etat, s'il se représente, comme tous les candidats, vont devoir intégrer dans leur programme.

Guaino défend le Président

Dans l'entourage du chef de l'Etat, les chiffres sont scrutés à la loupe. Et pour cause. L'accumulation des plans sociaux, associés aux images de colère ou désespoir des salariés concernés, ternissent sensiblement la fin du mandat de M. Sarkozy, celui-là même qui a fait du "volontarisme politique", sa marque de fabrique.

Ses conseillers redoutent-ils que ce sujet n'obère définitivement les chances de réélection de leur favori ?

Toujours est-il que l'un de ses plus proches conseillers est montré au front vendredi.

"Le président de la République n'a jamais baissé les bras"

"Le président de la République n'a jamais baissé les bras" contre le chômage, a déclaré Henri Guaino sur Canal Plus.

"On n'a jamais tout essayé. C'est bien pour cela qu'il y a eu un sommet social, c'est bien pour cela qu'il y a encore des mesures à prendre et si cela ne marche pas, il faudra en prendre d'autres", a poursuivi le conseiller présidentiel, comme pour conjurer les sombres perspectives.

"On n'est pas arrivé à réduire le chômage", a toutefois reconnu M. Guaino, "mais il s'est passé quelque chose depuis 2007, la plus grande crise financière puis économique depuis la seconde guerre mondiale. Ce n'est pas un problème franco-français, c'est un problème européen".

Une manière de parer à l'offensive des socialistes qui ne manquent jamais l'occasion de "pointer le bilan "désastreux" du Président sortant.

"Sarkozy en chiffres : 'cinq années qui ont abimé la France", selon le PS

En lettres et en chiffres. Les socialistes n'ont pas lésiné les moyens pour attaquer le bilan de Nicolas Sarkozy.

"Hausse record du chômage, aggravation de la précarité, création de dizaine de taxes, croissance en berne, déficit commercial abyssal, creusement de la dette... le bilan du quinquennat est accablant", écrit le PS dans un communiqué.

Et d'illustrer ses critiques par une infographie, on ne peut plus signifiante. On peut y voir notamment la hausse de un millions de chômeurs sur la mandature et l'explosion du nombre de pauvres en France (+ 330.000 en 5 ans).

Au delà des discours, "la guerre" des chiffres a elle aussi bel et bien commencé. Elle pourrait être déterminante.

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