Le budget 2012 sera l'un des plus rigoureux depuis 1945, promet François Fillon
Dans un discours prononcé samedi à Morzine devant l'Assemblée générale des maires de Haute-Savoie, le Premier ministre François Fillon a souligné que la France devait "à tout prix" préserver sa crédibilité financière.
"Le budget 2012 sera l'un des budgets les plus rigoureux que la France ait connu depuis 1945", a assuré M. Fillon promettant aux 800 élus locaux venus l'écouter que la France resterait l'"un des dix pays au monde avec la meilleure crédibilité financière".
"C'est un atout qui nous permet de financer notre dette à un coût relativement faible", a poursuivi le Premier ministre. "Le triple A de la France, c'est le résultat du travail des Français et des efforts que nous avons engagés", a-t-il ajouté, en référence à la notation dont bénéficie Paris auprès des agences l'autorisant à emprunter à moindre coût.
Trouver entre 6 et 8 milliards d'euros
Le gouvernement se préparait à un week-end studieux pour arbitrer les nouvelles mesures de rigueur qui seront annoncées lundi. Celles-ci doivent permettre à Paris de maintenir ses objectifs de réduction du déficit public, alors que Nicolas Sarkozy a récemment révisé à la baisse la prévision de croissance pour 2012 : de 1,75% à 1%.
L'objectif est de trouver entre 6 et 8 milliards d'euros, après les 12 milliards (1 milliard pour 2011, 11 milliards pour 2012) issus du précédent plan de rigueur annoncé à la fin août par Matignon.
A la mi-octobre, l'agence de notation Moody's s'était donnée trois mois pour déterminer si la perspective "stable" dont bénéficie la note triple A de la France était toujours justifiée.
Une première réunion d'arbitrage s'est tenue samedi après-midi à l'Elysée en présence du président de la République, du premier ministre et des ministres François Baroin (Economie), Valérie Pécresse (Budget), Xavier Bertrand (Travail) et Roselyne Bachelot (Solidarités).
Vers une deuxième journée de solidarité ?
Parmi les mesures envisagées par le gouvernement : la création une deuxième "journée de solidarité ", croit savoir le Journal du Dimanche. Une première journée de ce type a été instaurée par le gouvernement Raffarin en 2003 au bénéfice de la politique en faveur des personnes âgées, après la canicule meurtrière de l'été qui avait tué 14.800 personnes. D'abord fixée au lundi de Pentecôte, puis depuis 2008 au choix des entreprises ou des salariés, cette journée a rapporté 2,4 milliards d'euros en 2010.
Autres pistes étudiées par le gouvernement : la création un taux intermédiaire de TVA à 7% sur certaines activités comme le BTP et la restauration, ou le relèvement du taux de 5,5% sur tous les produits. Il est possible aussi, selon des "fuites" dans la presse, que soit augmenté le taux de l'impôt sur certaines grandes sociétés, ou sur toutes, de 33 à 36%.
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