La socialiste Ségolène Royal a affirmé mercredi n'avoir jamais appelé les lycéens à manifester contre les retraites
L'ex-candidate socialiste à la présidentielle a été attaquée mercredi par les ministres et responsables de l'UMP, à commencer par le président Sarkozy, pour ses propos tenus la veille sur TF1.
Dans une mise au point mercredi soir sur France Info, elle a dénoncé "la déformation et l'instrumentalisation" de ses propos par la droite.
"Je trouve que les jeunes méritent autre chose que cette polémique, d'autant que je n'ai jamais appelé les jeunes à manifester dans la rue", a déclaré Mme Royal mercredi sur France Info.
"Au contraire, j'ai appelé à la prudence, j'ai dit très clairement sur TF1 que ce n'était pas mon rôle d'encourager les jeunes à descendre dans la rue mais que s'ils le faisaient, je leur conseillais de le faire très pacifiquement", a-t-elle poursuivi.
Elle a toutefois concédé que sa phrase sur TF1 avait été "ambiguë".
Les propos de Mme Royal qui ont mis le feu aux poudres mardi
Interrogée mardi soir sur TF1 à propos de la participation des jeunes aux manifestations contre la réforme des retraites, la présidente de Poitou-Charentes avait déclaré au journal de 20h:
"Les jeunes sont responsables et savent pourquoi ils descendent dans la rue. Je leur demande d'ailleurs de descendre dans la rue, mais de façon très pacifique".
Relancée par Laurence Ferrari, elle avait précisé: "J'ai dit que s'ils redescendaient dans la rue, il fallait qu'ils le fassent très calmement parce que le pouvoir va exploiter le moindre incident pour décrédibiliser ce mouvement".
La droite fustige "l'irresponsabilité" de ses propos
"Mme Royal ne peut pas avoir été candidate à l'élection présidentielle et demander sérieusement à des enfants de 16 ans de manifester pour une retraite qui les touchera dans un demi-siècle", a déclaré le président Sarkozy mercredi à des députés Nouveau centre conviés à un déjeûner à l'Elysée.
Le Premier ministre François Fillon a fustigé de son côté la "démagogie" du PS, et les ténors de la majorité, dont Michèle Alliot-Marie, Eric Besson et Valérie Pécresse, se sont relayés pour dénoncer le "populisme" et l'"irresponsabilité" des socialistes. L'appel de Mme Royal la "discrédite totalement", a lancé Dominique Paillé, porte-parole adjoint de l'UMP.
Au PS, on serre les rangs
Dans le camp socialiste, où une certaine gêne s'était fait jour mercredi, on a serré les rangs autour de Mme Royal, estimant que la polémique était la preuve que le gouvernement était "aux abois".
Le numéro deux du PS Harlem Désir est monté au front: "Ce n'est pas la droite du CPE (Contrat Première Embauche) et des émeutes qui va nous donner des leçons sur la façon de s'adresser à la jeunesse. La droite panique".
Plusieurs autres responsables ont fustigé une majorité "qui fait feu de tout bois". "La droite nous fait un bien mauvais procès. Il y a une totale mauvaise foi et un cynisme à dénaturer les propos" de Mme Royal, a déclaré la députée Marisol Touraine.
François Hollande a estimé pour sa part que "le rôle du PS n'est pas d'organiser des mouvements de rue" mais de "proposer des solutions".
Quant au Mouvement des Jeunes socialistes (MJS), il a affirmé qu'"être responsable, c'est manifester". Le "dédain de Nicolas Sarkozy à l'égard des jeunes manifestants est d'autant plus inadmissible qu'il n'a de cesse depuis 2002 de les renvoyer à leurs responsabilités, notamment en abaissant la responsabilité pénale à 13 ans", ont jugé les jeunes socialistes.
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