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La "Sarkozie" ébranlée... à sept mois de la présidentielle

Après les mises en examen de deux proches de Nicolas Sarkozy et la plainte contre Brice Hortefeux, Libération publie mercredi le témoignage de l'ex-comptable de Liliane Bettencourt qui met en cause l'ancien trésorier de l'UMP, Eric Woerth.
Article rédigé par Catherine Rougerie
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Brice Hortefeux (g), Nicolas sarkozy (c) et Eric Woerth participent à une réunion sur les violences scolaires, à  Beauvais, le 25 mai 2010. (AFP - François Nascimbeni)

Après les mises en examen de deux proches de Nicolas Sarkozy et la plainte contre Brice Hortefeux, Libération publie mercredi le témoignage de l'ex-comptable de Liliane Bettencourt qui met en cause l'ancien trésorier de l'UMP, Eric Woerth.

Rappelant en préambule que les trois dossiers la concernant dans l'affaire Bettencourt "sont clos" et s'estimant "définitivement lavée des soupçons", Claire Thibout raconte en détails le versement des sommes d'argent durant la campagne présidentielle de 2007.

"Pendant toute la durée de mon emploi chez les Bettencourt, de 1995 à 2008, j'ai régulièrement remis des espèces à Monsieur Bettencourt', explique l'ancienne comptable. "Je confirme aussi les visites fréquentes de personnalités de droite dans l'hôtel particulier de Neuilly : Pierre Messmer, François Léotard, Renaud Donnedieu de Vabres...", ajoute-t-elle.

Interrogée sur le remise de liquide à Eric Woerth, Mme Thibout déclare : "Tout s'est déroulé en janvier 2007. Patrice de Maisre (alors gestionnaire de la fortune de madame Bettencourt, ndlr) m'a appelé dans son bureau. Il m'a demandé 150.000 euros... Je lui ai demandais des explications. Il m'a alors dit que cet argent était destiné à Eric Woerth".

Ce témoignage pourrait aboutir à la convocation d'Eric Woerth en sa qualité de trésorier de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007. Une situation on ne peut plus embarrassante pour le pouvoir en place d'autant qu'elle s'ajoute à la tourmente que traverse, dans une autre affaire, l'ancien ministre de l'intérieur, Brice Hortefeux, pourtant promis à un rôle crucial dans la campagne de 2012.

Episode 1 : Hortefeux mis en cause

Le ton monte entre Brice Hortefeux et l'avocat des familles des victimes de l'attentat de Karachi. Visé par une plainte pour "subornation de témoin", l'ex-ministre de l'Intérieur a décidé de porter plainte mardi, pour diffamation.

Les ennuis de Brice Hortefeux sont nés de la révélation d'une conversation téléphonique que l'ancienne ministre a eu le 14 septembre avec Thierry Gaubert, ex-conseiller de Nicolas Sarkozy mis en examen dans l'enquête sur le volet financier de l'attentat de Karachi. Dans cet échage, l'ancien ministre prévient M. Gaubert que son épouse "balance beaucoup" aux enquêteurs.

Des propos qui ne laissent planer aucun doute aux familles des victimes de l'attentat de Karachi et à leur avocat, Me Olivier Morice pour lequel "il est manifeste qu'il a été porté à la connaissance de M. Thierry Gaubert par M. Brice Hortefeux des informations issues d'une enquête et d'une instruction en cours" et que ces informations ont été révélées à des personnes "susceptibles d'être impliquées".

Conséquence, les familles ont déposé plainte lundi contre l'ancien ministre de l'Intérieur pour "entrave au déroulement des investigations ou à la manifestation de la vérité", selon cette plainte révélée par lepoint.fr.

Episode 2 : Hortefeux contre-attaque

Très remonté selon son entourage, Brice Hortefeux n'entend pas se laisser faire et porter le fer en justice. Dans un communiqué, il indique avoir "décidé de porter plainte pour diffamation contre Me Olivier Morice" et dénonce "les allégations mensongères et les affirmations calomnieuses proférées par Me Morice" contre lui.

Reste que, selon le site internet du Point, "la plainte pour 'subornation de témoin'...' pourrait déboucher sur une ouverture d'information confiée à un juge d'instruction plus indépendant que le parquet."

A sept mois de la présidentielle, l'Elysée a de quoi s'inquiéter.

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