"En catimini, sans vote solennel" : les oppositions vent debout contre le choix du calendrier pour la seconde lecture du projet de loi bioéthique
Le projet de loi de bioéthique est réexaminé à partir de lundi à l'Assemblée nationale, soit la dernière semaine de la session parlementaire. Un calendrier dénoncé par les oppositions, à droite comme à gauche.
Le projet de loi bioéthique est de retour en seconde lecture à l’Assemblée nationale à partir de lundi 27 juillet après-midi. Avant le début des débats dans l’hémicycle, majorité et oppositions s’affrontent sur le calendrier de l’examen du texte qui devait commencer début juillet mais a été repoussé à cause du remaniement gouvernemental.
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Droite et gauche sont à l'unisson vent debout contre cet examen organisé pendant la dernière semaine de la session parlementaire. "On se fout du monde. Franchement", s'emporte Jean-Christophe Lagarde, président de l'UDI et député de Seine-Saint-Denis, pour qui des sujets de cette importance ne devraient pas être débattus en plein été quand les Français ont la tête aux vacances. "Ces débats servent à éclairer l'opinion publique pour qu'on ne soit pas sous les lobbies entre ceux qui veulent toujours tout permettre, au nom de la glorification de la science, sans penser qu'on doit savoir mettre quelques limites, et ceux qui voudraient tout interdire tout le temps", estime-t-il.
Le texte contient une mesure-phare : l’extension de la PMA aux femmes seules et aux couples de femmes. Il comprend aussi une modification de l’accès aux origines pour les personnes nées de don de sperme et autorise la recherche sur les cellules souches embryonnaires.
Ces débats ils sont nobles et aujourd'hui, ils sont escamotés de façon parfaitement irresponsable.
Jean-Christophe Lagarde, président de l'UDIà franceinfo
Eric Coquerel, député de la France Insoumise de Seine-Saint-Denis, craint pour sa part que le choix de ce calendrier bouleverse l'issue des débats. "Ça ne se fera pas devant une assemblée entière pour plein de raisons. Du coup, on peut avoir tout et son contraire." Le président du groupe Les Républicains à l'Assemblée nationale Damien Abad y voit malice de la part de la majorité. "C'est vraiment en catimini, sans vote solennel. Tout est fait pour qu'on évite sur ce texte de voir les divisions dans la majorité", juge-t-il.
25 heures de débats prévues d'ici vendredi
Une explication balayée par le patron du groupe En marche, Gilles Le Gendre. "Avant les vacances, ce n'est pas les vacances, dit-il. Nous sommes députés de la Nation, le président de la République prend un décret de convocation de la session extraordinaire jusqu'au 31 juillet. Le 1er août, j'ai mon billet d'avion pour les vacances. Je ne l'ai pas pris le 31 juillet." 25 heures de débats sont prévues d'ici vendredi 31 juillet.
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