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La réduction de la dette obligera-t-elle les Verts à revoir leur projet ?

Alors que l'ex-juge Laurence Vichnievsky, membre du bureau exécutif d'Europe Ecologie - Les Verts, a estimé que la réduction de la dette les obligeait à revoir leur projet, les réactions de Cécile Duflot et d'Eva Joly n'ont pas tardé
Article rédigé par Francetv 2012
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
L'ex-juge Laurence Vichnievsky. (citizenside.com)

Alors que l'ex-juge Laurence Vichnievsky, membre du bureau exécutif d'Europe Ecologie - Les Verts, a estimé que la réduction de la dette les obligeait à revoir leur projet, les réactions de Cécile Duflot et d'Eva Joly n'ont pas tardé

Pour Laurence Vichnievsky, ce n'est plus une interrogation mais une affirmation : "Aujourd'hui, la réduction de la dette s'impose à nous comme un rappel au principe de réalité. Elle nous oblige à revoir notre projet, non dans ses principes, mais dans sa mise en oeuvre", a-t-elle écrit jeudi dans une tribune libre dans Libération.

"Le retour à l'âge légal de la retraite à 60 ans est une lubie, les créations d'emplois publics doivent être gagées par des suppressions de postes, les investissements publics doivent être financés, non par des économies à venir qu'ils sont censés générer ou par une affectation autoritaire sur l'épargne, mais par des recettes budgétaires concomittantes, les dépenses du système de santé et des collectivités locales doivent être maîtrisées", détaille-t-elle.

Certaines de ces propositions vont à l'encontre du programme de la candidate EELV à l'élection présidentielle, Eva Joly, qui demande par exemple "le retour de la retraite à 60 ans", contre 62 ans depuis la réforme de 2010. "Le retour à l'âge légal de la retraite à 60 ans est une lubie, les créations d'emplois publics doivent être gagées par des suppressions de postes, les investissements publics doivent être financés, non par des économies à venir qu'ils sont censés générer ou par une affectation autoritaire sur l'épargne, mais par des recettes budgétaires concomittantes, les dépenses du système de santé et des collectivités locales doivent être maîtrisées", détaille l'ex-juge d'instruction et conseillère régionale EELV en Provence-Alpes-Côte d'Azur.

"Les marges dont nous disposons résident dans le choix d'une fiscalité plus écologique et plus juste", ajoute Mme Vichnievsky. "Les revenus du capital et du travail doivent être taxés de manière égale et progressive. Les inégalités de fortune doivent être limitées par un impôt frappant l'ensemble du patrimoine, sans exonération, lui aussi progressif". "L'urgence, aujourd'hui, est financière", conclut-elle.

Les réactions de Cécile Duflot et d'Eva Joly n'ont pas tardé. La première, patronne d'EELV, interrogée sur cette tribune, a jugé "l'analyse de Laurence Vichnievsky étonnante", "elle n'est pas du tout en phase avec ce qui fait le corpus des écologistes". "Il y a un souci", a-t-elle ajouté.

EELV entend "remettre au coeur du projet les services publics" et "envisager le long terme", "on ne peut pas soumettre la politique aux états d'âme ou d'humeur des agences de notation" et on "doit répondre à la crise de manière solidaire", a encore souligné Mme Duflot.

Plus tard, lors d'un déplacement dans une PME au côté de Mme Duflot, Eva Joly a déclaré, devant des journalistes, qu'elle ne comprenait pas la tribune de son ancienne collègue au Palais de Justice. "Je ne partage absolument pas son analyse", "ça m'a surpris et je vais en parler avec elle", a-t-elle dit, soulignant que face à la crise, "il faut faire valoir nos solutions" qui "n'ont jamais été aussi attendues". "Il y a beaucoup d'espoir" sur le projet que portent les écologistes, a-t-elle affirmé.

Le parti Europe Ecologie-Les Verts tient de jeudi à samedi ses journées d'été pour préparer la campagne présidentielle. La réduction de la dette devrait être au centre du débat.

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