La journée des oubliés du remaniement
Mieux vaut se quitter bons amis, doit se dire Nicolas Sarkozy. La politique est un tout petit milieu, où chacun est appelé à se revoir... C'est sans doute pour cette raison que le président de la République va recevoir tour à tour aujourd'hui trois recalés du remaniement.
_ Tous les autres absents du nouveau gouvernement devraient suivre dans les prochains jours, selon un proche du chef de l'Etat.
Honneur à Jean-Louis Borloo, pour commencer. Il était le numéro deux du précédent gouvernement, ministre d'Etat - un temps pressenti pour devenir Premier ministre. Lui a droit à un déjeuner en tête-à-tête. Sans doute pour déminer la situation.
_ On le sait, Borloo a assez mal pris de ne pas être nommé à la tête du gouvernement. Au point de refuser tous les autres portefeuilles ministériels qu'on lui a proposés, pour retrouver sa "liberté de parole". Et accessoirement porter une candidature radicale, centriste, à la présidentielle de 2012 ? Rien n'est encore exclu, à cette heure.
Une candidature centriste en 2012, c'est précisément ce qui a officiellement coûté son poste à Hervé Morin. L'ex-ministre de la Défense, et président du Nouveau Centre n'a jamais fait mystère de son ambition. Ce qui ne l'a pas empêché d'être amer. “On a un gouvernement de contraction, autour d'une base UMP et j'allais dire RPR”, disait-il dimanche.
_ Il sera reçu à l'Elysée en fin d'après-midi, pour officiellement faire “entendre ce que les centristes ont à dire sur les grands chantiers” de la fin du quinquennat. “Les deux hommes devraient évoquer la feuille de route du gouvernement et le
rôle du centre au sein de la majorité présidentielle”, précise le porte-parole du parti centriste, Philippe Vigier.
Quant à Fadela Amara, cela faisait bien longtemps qu'on ne l'avait plus entendue publiquement. Cela dit, quelques petites phrases n'ont pas franchement plu en haut lieu - Fillon qualifié de “bourgeois de la Sarthe”, entouré de conseillers “complètement à l'ouest”. “J'ai de très bons rapports” avec Sarkozy, s'est-elle sentie obligée de dire hier.
_ La secrétaire d'Etat à la Ville n'aura pas vraiment marqué son époque ; mais en a-t-elle eu les moyens ? Son successeur à la Ville, Maurice Leroy, a d'ailleurs enterré proprement son plan Marshall pour les banlieues, qui s'était vu réduit à la portion congrue ces derniers mois.
Guillaume Gaven
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