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La gauche remporte son pari aux sénatoriales

Les élections sénatoriales ont été marquées par une importante poussée de la gauche -le PS et ses alliés gagnent 23 sièges- qui ne remet toutefois pas en cause le solide ancrage à droite de la Haute Assemblée…
Article rédigé par franceinfo
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Pour la gauche, la progression est plus importante que prévue. Alors que majorité et opposition s’attendaient à des gains compris entre 10 et 15 sièges, le PS et ses alliés communistes, radicaux et chevènementistes ont gagné 23 sièges. Deux fois plus qu’au précédent renouvellement de 2004 (10 sièges).

Le PS -qui engrange 19 sièges- progresse d'un siège dans l'Aisne, les Alpes-Maritimes, l'Ardèche, l'Aveyron, les Bouches-du-Rhône, la Dordogne, la Drôme, la Gironde et parmi les sénateurs des Français de l'étranger. De deux sièges dans l'Ain, en Charente, en Corrèze, en Côte d'Or, dans le Doubs et même de trois sièges en Ille-et-Vilaine. Le PCF progresse d'un siège dans l'Allier et les radicaux de gauche -qui siègent actuellement avec les radicaux valoisiens (droite) au sein du groupe RDSE- enregistrent trois gains nets.

Symbole des conquêtes de la gauche : l’Ille-et-Vilaine. Dans la veine de la vague rose des municipales et cantonales du printemps dernier, la liste conduite par Edmond Hervé a raflé trois sièges sur quatre. Le département, qui comptait trois UMP et un centriste, a désormais trois PS et un UMP.

En Corrèze, l’ancien fief de Jacques Chirac, les deux sièges de droite ont été gagnés par le PS. En Côte-d’Or, le maire de Dijon et numéro 2 du PS François Rebsamen, et le président du Conseil régional François Patriat, prennent chacun un siège à l’UMP. Dans l’Allier, c’est le PCF qui gagne un des deux sièges que détenait le parti présidentiel. Les radicaux de gauche -trois sénateurs sortants- doublent la mise et se retrouvent forts de six sièges.

Mais l’UMP a résisté, gagnant le nouveau poste créé en Haute-Garonne -terre de gauche, en Eure-et-Loir, dans l’Hérault, l’Ain et dans les deux îles caraïbes de St Barthélémy et St Martin. La droite a réussi à contenir cette percée à gauche, grâce à la surreprésentation des petites communes rurales, traditionnellement conservatrices, et aussi la création de 12 nouveaux sièges pour représenter les Français de l’étranger.

Parmi les nouveaux prétendants (voir nos tableaux en encadré), l'ancien ministre Jean-Pierre Chevènement (MRC) a gagné son pari, battant le PS Yves Ackermann (PS) dans le Territoire de
Belfort. A l’inverse, le porte-parole de l'UMP Dominique Paillé a mordu la poussière dans le collège des Français de l'étranger. De même, l'ancien ministre de la Défense Charles Millon, soutenu par l'UMP, a manqué son retour politique dans l'Ain.

Au final, la Haute Assemblée sort de ce scrutin quelque peu rajeunie et féminisée : les femmes devraient passer la barre des 20% avec l’arrivée notamment de Marie-Hélène Des Esgaulx (UMP, Gironde) ou de la quadra Samia Ghali (PS, Bouches-du-Rhône).

Quelque 50.000 "grands électeurs" -conseillers municipaux, régionaux, généraux, députés- votaient pour renouveler un tiers des 343 sièges du Sénat. Et dès ce soir, la bataille pour la présidence -qui se joue à guichets fermés au sein de l’UMP- va redoubler d’intensité entre les deux favoris Jean-Pierre Raffarin et Gérard Larcher, ainsi que l’outsider Philippe Marini, avec une primaire pour les départager prévue mercredi au sein du groupe majoritaire.

Gilles Halais avec agences

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