La gauche implantée en région, mais fragile au plan national
Après la gauche caviar, la gauche terroir. Etrillée à plusieurs reprises dans les derniers scrutins nationaux, la gauche confirme son implantation locale et améliore encore, du moins en métropole, son emprise sur les régions. Ce matin, elle compte toutes les régions métropolitaines dans sa besace. Toutes ? non. Car une région résiste encore et toujours à ses sirènes : l'Alsace. Le nom de Philippe Richert, jusqu'ici peu cité par les caciques de l'UMP, est devenu un leitmotiv hier pour le parti présidentiel. L'UMP se console aussi en faisant basculer deux régions ultra-marines, La Réunion et la Guyane, encore celle-ci se donne-t-elle à un ancien socialiste, le maire de Cayenne, Rodolphe Alexandre, passé à droite avec armes et bagages.
C'est donc un petit chelem que réalise la gauche. Auquel il convient aussi de retrancher le succès de Georges Frêche en Languedoc-Roussillon, anticipé par Martine Aubry entre les deux tours. Ces bémols pris en compte, il reste un succès historique, puisque la gauche réalise son meilleur score depuis les législatives de 1981. Les 53,85% qu'elle rassemble constituent même son second résultat depuis la création de la Vème République.
Succès des présidents de régions sortants ou réussite de la Première secrétaire du PS ? Le débat a été lancé dès hier soir... rue de Solférino. Le sénateur-maire socialiste de Lyon, Gérard Collomb a en effet enchaîné les interviews hier soir, répétant à longueur de micros que cette victoire était bien à mettre au crédit des élus locaux et non pas des stratèges parisiens. Dans le même temps, depuis la région Poitou-Charentes, Ségolène Royal prenait soin de s'exprimer en même temps que Martine Aubry, histoire de lui rappeler que la course pour 2012 n'était pas encore terminée.
Entendant ces discordances, les éléphants et éléphanteaux socialistes, Benoît Hamon en tête, ont appelé à l'union, de peur de voir ces régionales 2010 déboucher sur la même impasse au plan national que la victoire de 2004, suivies par la défaite aux présidentielles en 2007.
Pour éviter une victoire à la Phyrrus, le PS devra donc non seulement réussir la synthèse entre ses strates locales et ses sphères nationales, mais aussi gérer ses relations avec un allié remuant en la personne d'Europe Ecologie. Depuis son succès aux Européennes, la nouvelle force écologiste emmenée par Daniel Cohn-Bendit, n'entend pas jouer les utilités auprès du PS. Mais pour éviter de servir de supplétifs, les écologistes devront aussi surmonter le démon de la division. “Dany le Vert” ne s'y est pas trompé en appelant à la fusion des différentes branches de l'écologie politique française.
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