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Après la débâcle de LFI aux européennes, Clémentine Autain remet en cause "la ligne politique" du parti

La députée de Seine-Saint-Denis est l'une des rares élus LFI à critiquer la ligne adoptée par Jean-Luc Mélenchon.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Clémentine Autain sur le plateau de France 2, le 24 janvier 2019.  (GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP)

Pour Clémentine Autain, c'est "la ligne politique" de La France insoumise "qui est en cause" après la débâcle subie par son parti lors des élections européennes. Dans une interview accordée à L'Obs (article payant), la députée de Seine-Saint-Denis tire des leçons de ce scrutin et s'en prend à Jean-Luc Mélenchon, déplorant l'accent mis sur "le ressentiment" et le "clash" depuis deux ans.

L'état d'esprit polémique et clivant a sans doute pris le dessus sur la mise en avant de notre vision du monde et de nos propositions. Or notre famille politique prospère quand elle s'appuie sur le ressort de l'espérance et non sur celui de la haine.

Clémentine Autain

à L'Obs

Pour Clémentine Autain, si LFI a récolté 6,31% des voix, loin des 19,58% obtenus par Jean-Luc Mélenchon au premier tour de l'élection présidentielle, c'est parce que ses électeurs "ont été désarçonnés ou mécontents de la proposition politique qu'on leur a faite". En 2017, "on avait eu un Mélenchon rassembleur" qui "avait réussi à faire le plein au sein de la gauche radicale et à capter un électorat déçu du PS", mais "ce capital politique s'est érodé", juge-t-elle. "La séquence des perquisitions" menées en octobre au siège de LFI et au domicile de Jean-Luc Mélenchon "a évidemment pesé, mais ce n'est pas le seul paramètre".

"Des murs" plus que "des passerelles"

La parlementaire déplore "la récurrence de formulations" visant à "cliver" ainsi que les "murs" dressés "là où il aurait davantage fallu chercher à construire des passerelles". Elle cite pour exemple le "Manifeste pour l'accueil des migrants", publié en septembre par l'hebdomadaire Politis, Mediapart et la revue Regards qu'elle codirige. Jean-Luc Mélenchon a fait le choix "d'entrer en opposition frontale avec les signataires" de ce texte, accuse-t-elle.

Cela veut-il dire que Jean-Luc Mélenchon n'est plus le candidat naturel de LFI pour la présidentielle de 2022 ? "Ce n'est pas le sujet. La discussion que nous devons avoir, c'est quelle stratégie et comment on se met en mouvement pour reconstruire une perspective de transformation sociale et écologiste", répond Clémentine Autain.

Et d'ajouter : "J'ai posé la question du pluralisme et de la démocratie interne il y a plus d'un an. Cela avait été très fraîchement accueilli à l'époque. On nous avait promis des changements à l'été, un meilleur fonctionnement de l'espace politique… Mais rien n'a été fait en ce sens."

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