: Reportage Porte-à-porte et caravane populaire : "On est le point de contact", soulignent des militants Insoumis sillonnant la France des sous-préfectures
Les pas résonnent dans la cage d'escalier de cet immeuble pratiquement vide de La Souterraine, dans la Creuse, en plein mois d’août. Un retraité ouvre néanmoins la porte à Léo, jeune militant de La France insoumise.
"Je m'appelle Léo, je suis là avec Sébastien et on vient de la France insoumise avec Mélenchon, présente le jeune Insoumis. Et du coup, on fait un peu le tour du quartier par rapport aux enjeux de la vie chère. Je ne sais pas si vous vous avez remarqué récemment, par exemple sur vos factures d'électricité..."
Un travail de fond
Les quelques habitants croisés dans cette petite cité ouvrière partagent le constat des militants de La France insoumise : tout est devenu trop cher. Pour autant, difficile de convaincre ceux qui votent déjà, comme Jocelyne : "Nous, on est Marine Le Pen depuis X années ! Je ne pense que ce soit elle qui parle le plus aux classes populaires, mais bon, on n'est plus des Français ici !" La porte se ferme, mais Léo et son camarade Sébastien ne baissent pas les bras. "Il faut absolument échanger, justement, avec des personnes comme ça, parce qu'elles se trompent, estime Sébastien. On peut au moins essayer de les convaincre, parce qu'en fait, elles sont dans l'erreur."
"Le Rassemblement national ne vient jamais ici faire du porte-à-porte, complète Léo. Donc au moins, nous, on est le point de contact. Le point de lien, ceux qui viennent vers les gens." À l'extérieur, sur l'aire de jeux où Julito tue le temps avec ses amis du quartier, se trouve une autre réalité électorale : l'abstention !
"En cinq minutes, c'est impossible de convaincre"
"Moi, je n'ai jamais voté, ça sert à rien...", explique-t-il. Paco argumente : "On a réussi à parler de la vie chère à l'Assemblée nationale, et par exemple, on a failli faire voter le repas à 1 € pour tous les étudiants..." "C'est bien, acquiesce Julito. C'est bien parce qu'il y en a qui ne peuvent pas se payer des repas tous les jours. C'est très bien ce que vous faites !" "Et donc peut-être que tu choisiras un bulletin France insoumise ?", sourit Paco. "Oui, lui répond son interlocuteur. Là, peut-être que je vais m'amuser à voter."
Il faudra du temps. Catherine, une autre militante, ancienne abstentionniste, le sait bien, mais la graine est plantée : "Bien sûr qu'en cinq minutes, c'est impossible de les convaincre de voter, reconnaît-elle. Mais après tout, on commence comme ça, on essaie de se retrouver, de refaire une réunion dans les parages, et puis ceux-là viendront ou pas, mais peut être qu'ils viendront, et qu'ils viendront pour discuter. Et au bout d'un an peut-être qu'ils voudront voter !"
Un travail de fond aux airs de marathon pour La France insoumise qui cherche à s'implanter localement, à s'étendre dans ces petites villes qui lui ont fait défaut à la dernière présidentielle.
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