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Pour le député Adrien Quatennens, l’Assemblée nationale est "une chambre d’enregistrement des désidératas du président"

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Brut : Adrien Quatennens
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Article rédigé par Brut.
France Télévisions

Fonctionnement de l’Assemblée nationale, restriction du droit d’amendement des parlementaires… Le député de la France insoumise fait part de son opinion, tranchée.

"La prochaine étape, si on les suit, c’est de fermer l’Assemblée nationale." Député de la France insoumise, Adrien Quatennens porte un regard très dur sur le fonctionnement de l’Assemblée nationale. 

D’abord parce qu’il a été déçu du décalage entre ce qu’il s’imaginait de l’Assemblée, "un lieu où il y a des débats d’idées, avec des gens qui n’ont pas les mêmes mais qui se chargent de se convaincre les uns les autres." et la réalité. Dans les faits, selon lui, "la majorité a tendance à voter comme un seul homme, elle s’intéresse moins au contenu des propositions qu’à qui les formule." La conséquence, c’est que l’Assemblée nationale "devient simplement une chambre d’enregistrement des désidératas du président de la République. Et c’est dangereux." souligne-t-il. 

Restreindre le droit d’amendement, c’est "museler l’opposition"

Dans le cadre de la réforme des institutions voulue par Emmanuel Macron, le Premier ministre Edouard Philippe a annoncé que le gouvernement envisageait d’encadrer le droit d’amendement des parlementaires. Notamment en déterminant le nombre d’amendements pouvant être déposés par un groupe parlementaire proportionnellement au nombre de ses élus. Pour Adrien Quatennens, "c’est clairement museler l’opposition". Or, estime-t-il, "ils en n’ont pas besoin parce que pour l’instant sur tous les amendements qu’on a proposés quasiment rien ne passe."

Et il peut en témoigner : "Quand on a eu notre niche parlementaire, on avait choisi cinq propositions de loi qui, franchement, auraient pu faire consensus. Il y en avait une sur la reconnaissance de la maladie professionnelle. Le fameux 'burn out'. (…) Il y avait le fait de rendre constitutionnel le droit à l’eau. Et enfin, sur la fin de vie. Rien de tout ça n’a pu passer le barrage des motions de renvoi de la majorité." Et ce qu’il l’a d’autant plus marqué, c’est que "quelques semaines après, ils nous pondent une tribune dans Le Monde dans laquelle ils demandent une loi sur la fin de vie. On vous l’avait proposée il y a quelques semaines, ça veut dire quoi ? Quand c’est 'La France insoumise' qui propose le contenu ne vous intéresse pas ?"

"Une assemblée constituante qui serait composée de citoyens"

L’enjeu, pour améliorer le fonctionnement de l’Assemblée nationale, c’est que "les citoyens se réapproprient la politique" explique Adrien Quaternnens. Pour cela, la France insoumise en appelle à "une assemblée constituante qui serait composée de citoyens qui n’auraient pas été élus dans le cadre précédent des institutions et qui ne seraient pas élus dans le cadre de la nouvelle République et qui auraient à redéfinir la règle du jeu."

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