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La fête de l'Huma sous le signe des municipales

La 78ème fête de l'Huma ouvre ses portes ce vendredi au parc de la Courneuve, en pleine préparation des élections municipales de l'an prochain. 200.000 visiteurs sont attendus. Les dirigeants communistes appellent à cette occasion à une "mobilisation pour une vraie politique de gauche" et envisagent des alliances avec le PS. Mais leur partenaire du Front de gauche, Jean-Luc Mélenchon, reste intraitable et prône l'autonomie systématique au premier tour.
Article rédigé par Grégoire Lecalot
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Vincent Isore Maxppp)

Le temps des cerises seraient-il en train de revenir entre communistes et socialistes ? En tout cas, les élections municipales du printemps prochain provoquent l'esquisse d'un rapprochement, une histoire de raison plus que de coeur, sans doute. Mais pas une histoire à trois.

Comme il se doit, Pierre Laurent et Jean-Luc Mélenchon, conjoint du PC au sein du Front de gauche se donneront l'accolade devant les caméras pour lancer la 78ème fête de l'Huma, ce vendredi, au parc de la Courneuve. Mais derrière l'unité affichée, le grand écart entre le PC et le PG pour les municipales ne se cache même pas. "J'espère qu'il sera bien luné ", lâche un cadre communiste en parlant de Jean-Luc Mélenchon. "Le verbe haut de Jean-Luc pourrait faire croire qu'on ne fait que taper sur le gouvernement. Mais nous mettons des contre-propositions sur la table ".

Car le parti communiste entend bien sauvegarder ses 13.000 élus. Et ce "trésor de guerre" vaut bien des alliances de circonstances. Place du colonel Fabien, on explique que la stratégie sera décidée "au cas par cas ", par les militants et les responsables locaux dès le premier tour. De fait, à Paris, Marseille ou encore Nantes, le pas de deux est déjà sur le point de s'engager. Le cas de Saint-Denis, dernière commune communiste de plus de 100.000 habitants, lorgnée par un socialiste, ne devrait pas faire capoter l'ensemble. Le ton n'est plus aux voeux au vitriol lancés à François Hollande par le PC fin 2012.

Si aucun ministre n'est prévu dans les allées de la Courneuve cette année - seule une ministre licenciée, Delphine Batho, fera le déplacement - le PS y enverra quelques représentants aux traditionnels débats de la fête, comme le sénateur Luc Carvounas, proche de Manuel Valls... et très éloigné de Jean-Luc Mélenchon.

Le tribun du Front de gauche ne peut que regarder ses partenaires communistes tricoter des idylles électorales, en pariant sur leur caractère périssable. Il reste quand à lui sur sa position : aucun accord au premier tour. Le PS ne se prive pas d'exploiter la fissure et joue les sirènes sur le thème de la réussite de la gauche et du barrage au FN : il faut "éviter que le seul chemin qu'ait le PCF soit Mélenchon ", confie un responsable francilien du PS.

 

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