La droite domine largement dans toute l'UE
Le scrutin s'achève par une victoire des conservateurs face à leurs rivaux sociaux-démocrates et socialistesLe scrutin s'achève par une victoire des conservateurs face à leurs rivaux sociaux-démocrates et socialistes
En Allemagne, pays qui fournit le plus gros contingent au Parlement européen (99 députés sur 736), la CDU de la chancelière Angela Merkel est largement en tête, alors que les sociaux-démocrates sont en déroute (voir page).
La gauche ne l'emporte que dans trois pays: la Grèce, le Danemark et la Slovaquie.
En Grande-Bretagne, le Labour du premier ministre, Gordon Brown, s'attend à une cuisante défaite qui pourrait fragiliser plus encore la position du chef du gouvernement. Il serait non seulement loin derrière l'opposition conservatrice (26 %), déjà grande gagnante aux locales. Il serait également à la traîne par rapport au Ukip, petite formation qui exige que le pays quitte l'UE.
En Espagne, un des rares pays d'Europe de l'Ouest gouverné par la gauche, le Parti populaire (droite) a battu le PSOE (socialistes), avec 42,03 % des voix contre 38,66 %, selon un sondage à la sortie des urnes.
En Italie, le Parti du peuple de la liberté, mouvement du chef du gouvernement, Silvio Berlusconi, l'emporterait avec 39 % des voix, contre contre 27,5 % à la principale formation d'opposition, le Parti démocrate (centre-gauche). Il semble ainsi avoir raté son pari de 40 %. Seul leader d'un grand pays d'Europe à se présenter comme tête de liste de son parti, "il cavaliere" avait souhaité faire de ces élections un plébiscite un an après son retour au pouvoir. Or la campagne a été dominée par les déboires conjugaux du Cavaliere, et sa mise en cause dans plusieurs scandales qui l'ont fragilisé.
Les sociaux-démocrates autrichiens du SPÖ ne récoltent que 23,9 % des voix contre 29,7 % aux conservateurs de l'ÖVP, selon des estimations diffusées par la télévision publique ORF.
Victoire des droites, défaite des gauches
Pour certains analystes, les partis conservateurs ont aussi contribué à brouiller les repères de l'électorat en adoptant des remèdes perçus traditionnellement comme de gauche, comme la nationalisation de banques, la régulation et une moralisation des marchés.
De leur côté, les socialistes européens ont aussi pâti de leurs divisions. Même s'ils ont abondamment critiqué le président sortant de la Commission européenne, le libéral portugais José Manuel Barroso, pour sa réaction tardive à la crise économique, ils ont été incapables de désigner un candidat alternatif pour le remplacer.
Plusieurs dirigeants sociaux-démocrates comme l'Espagnol José Luis Rodriguez Zapatero, Gordon Brown ou le Portugais José Socrates ont même ouvertement soutenu José Manuel Barroso
Les extrémistes progressent
Plusieurs formations extrémistes devraient progresser et entrer au Parlement européen.
Le parti islamophobe de Geert Wilders aux Pays-Bas a remporté dès jeudi 17 % des voix et quatre sièges. En Autriche, l'extrême-droite du FPÖ et du BZÖ recueille près de 18 %, juste derrière le parti de l'eurosceptique Hans-Peter Martin. Lequel crée la surprise en arrivant troisième.
En Finlande, le Parti des vrais finlandais, anti-immigrés et anti-UE, obtient 9,8 % des voix contre 0,5 % lors du précédent scrutin de 2004.
En Hongrie, le parti d'extrême droite Jobbik peut prétendre à un ou deux sièges. En Slovaquie, les ultranationalistes du SNS devraient obtenir leur premier siège.
Vers une reconduction de José Manuel Barroso
La victoire des conservateurs modérés qui semble se dessiner devrait permettre à l'actuel président de la Commission européenne, le Portugais José Manuel Barroso, d'obtenir un nouveau mandat de cinq ans à la tête de l'exécutif européen. La plupart des dirigeants des 27 pays de l'UE se sont déjà prononcés pour sa reconduction.L'abstention toujours et encore
Au terme d'une campagne marquée par les enjeux nationaux et par un certain désintérêt pour la chose européenne, seuls 43,01% des 375 millions d'électeurs appelés aux urnes depuis jeudi se sont finalement déplacés pour élire leurs eurodéputés, ont déclaré dimanche les services du Parlement européen.En Espagne, la participation est très faible et pourrait s'inscrire sous les 40 %.
Les taux de participation recueillis au courant de la journée montraient qu'ils étaient en baisse au Portugal, en Italie ou en Roumanie par rapport à 2004.
En Pologne, le premier ministre Donald Tusk a dit s'attendre à une participation totale d'"environ 25%" seulement.
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