La candidate du FN arriverait en tête des intentions de vote au 1er tour de la présidentielle 2012, selon un sondage
Si l'on en croit cette enquête d'Harris Interactive pour Le Parisien, avec 23% des intentions de vote au premier tour de la présidentielle, Marine Le Pen devancerait Nicolas Sarkozy et Martine Aubry, crédités tous deux de 21%.
A noter que Dominique Strauss-Kahn ne figure pas dans ce sondage qui suscite de nombreux commentaires politiques.
C'est la première fois qu'un sondage qualifie la présidente du Front national pour le second tour, même si c'est ici l'hypothèse Aubry plutôt que DSK qui est retenue ( Exclusif: Sondage-Présidentielle: Marine Le Pen en tête au premier tour).
Depuis plusieurs semaines, des voix à droite comme à gauche insistent sur le risque d'une réédition du 21 avril 2002, où Lionel Jospin avait été éliminé au premier tour, laissant Jacques Chirac et Jean-Marie Le Pen s'affronter au second.
Marine Le Pen y voit le signe que Sarkozy est quasi hors-jeu
Marine Le Pen a réagi en affirmant que ce sondage est le signe "que de toutes façons Nicolas Sarkozy perdra cette élection présidentielle". "Je pense qu'il ne remontra pas la pente (...) il est presque éliminé du second tour", a-t-elle ajouté.
Ravie, la présdiente du Front National a accueilli ce sondage, depuis Lille, la ville de Mme Aubry, "comme un encouragement". Pour elle, "les Français ont envie de se donner un véritable choix au second tour: le choix entre un projet national, et un projet mondialiste qui peut être représenté soit par Nicolas Sarkozy, soit par Dominique Strauss-Kahn ou par Martine Aubry".
Un sondage CSA donnait le tiercé dans l'ordre DSK-Sarkozy-Marine Le Pen pour le 1er tour
Le 24 février, un sondage CSA désignait Nicolas Sarkozy comme le meilleur candidat de la droite pour 2012, même si 59% des Français ne souhaitent pas qu'il se représente, car il serait le seul à droite capable de devancer au premier tour la présidente du Front national.
Dans cette enquête, si le chef de l'Etat était devancé par Dominique Strauss-Kahn (23%-28%) au premier tour, Marine Le Pen arrivait en 3e position avec 18% des intentions.
Réactions politiques
- Jean-François Copé, secrétaire général de l'UMP, a appelé dimanche à "ne pas surinterpréter" le sondage donnant Marine Le Pen en tête du 1er tour de la présidentielle, ajoutant que Nicolas Sarkozy restait "le seul et le meilleur" candidat de la droite pour 2012. "C'est un sondage parmi d'autres (...), des comme ça on va en avoir d'autres", a relativisé le dirigeant au Forum de Radio J, jugeant qu'on ne pouvait présager aujourd'hui de ce que sera le vote des Français dans plus d'un an.
- Hervé Morin, président du Nouveau Centre, a jugé dimanche sur Canal+ que le sondage favorable à Marine Le Pen constituait "l'expression d'une réelle déception après l'immense espérance qu'avait été l'élection de Nicolas Sarkozy" en 2007. Il n'y a "pas de réponse", que cela soit sur "le pouvoir d'achat", le "logement, l'éducation, l'emploi". "Et ce n'est certainement pas en braconnant sur les terres du Front national, en instrumentalisant les religions, ce qui est profondément détestable et dangereux, qu'on va retrouver la confiance des Français", a ajouté l'ancien ministre de la Défense du gouvernement Fillon.
- François Hollande, ancien numéro un du PS, a lancé dimanche un appel au rassemblement de "toute la gauche". "Ce sondage interpelle toute la gauche. Alors que nous avons tous, non pas ce sondage en tête, mais le souvenir du 21 avril 2002, est-ce que nous pouvons continuer à nous présenter aux élections avec sept, huit et parfois davantage de candidats de gauche? Est-ce que nous pouvons rester comme ça, séparés, dispersés, dans un premier tour ?"
- Martine Aubry, première secrétaire du PS: Depuis Athènes où elle participait à une réunion des dirigeants des partis socialistes européens, Martine Aubry a dénoncé samedi le jeu "de quitte ou double" auquel "Nicolas Sarkozy joue depuis des semaines" avec le débat sur la laïcité et l'islam.
- Laurent Fabius, député PS et ancien Premier ministre, interrogé samedi sur RTL, a jugé que le débat sur l'islam allait "dans ce sens". "C'est vrai qu'il y a une montée du Front National et le débat complètement absurde que M. Sarkozy veut lancer sur l'islam va dans ce sens là."
- Benoît Hamon, porte-parole du PS, a accusé samedi sur I-Télé Nicolas Sarkozy d'avoir "propagé l'incendie" à propos du sondage. Pour lui, "cela appelle de la part de la gauche beaucoup de clarté, beaucoup d'engagement sur la question sociale, sur la question des salaires, sur ce qui préoccupe les gens."
- Jean-Luc Mélenchon (Parti de Gauche) a qualifié samedi le sondage d'"invraisemblable" et d'"aussi stupide que si le père Noël était en tête". "Pourquoi voulez-vous que le peuple français soit le seul peuple qui ait envie d'avoir un fasciste à sa tête, pourquoi ils seraient comme ça les Français ?", s'est-il interrogé sur I-Télé. "Tout ça est une sorte de fabrication par les instituts de sondage qui mettent des coefficients multiplicateurs et qui espèrent comme ça avoir quelque chose à vendre et créer de l'actualité."
- Marine Le Pen a décidé lundi de porter plainte pour injures publiques contre Jean-Luc Mélanchon pour l'avoir traitée de "fasciste" dans la déclaration ci-dessus datée de samedi.
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