L'intellectuel Alain Minc tacle Benoît XVI
“J'ai envie d'exploser un peu. Ce pape allemand ? Parler comme il a parlé ? En Français ?”. Cette diatribe mesurée visait le discours de Benoît XVI qui critiquait dimanche la politique du gouvernement français à l'égard de la communauté Rom. Le souverain pontife a invité en français les pèlerins présents au Vatican “à savoir accueillir les légitimes diversités humaines.”
Alain Minc pointe du doigt la nationalité allemande du pape. L'héritage "nazi" de Benoît XVI et plus généralement du peuple allemand ne lui permet pas, selon lui, de monter au créneau sur les renvois massifs de Roms en Roumanie et en Bulgarie : “on peut discuter (de) ce que l'on veut sur l'affaire des Roms, mais pas un pape allemand ”. Son prédécesseur “Jean-Paul II peut-être, pas lui”. Parmi les millions d'individus exterminés dans les camps allemands pendant la guerre, des centaines de milliers de Tziganes ont été la cible du IIIe Reich.
Les Catholiques vent debout
Ils demandent des excuses tout simplement. Christine Boutin, la présidente du PCD, un parti associé à l'UMP juge intolérable la sortie d' Alain Minc : “Laisser penser que les Allemands sont héritiers du nazisme, c'est précisément considérer qu'il y a une filiation du Mal, bref une sorte de racisme où la personne est assimilée à son groupe d'appartenance ”.
Dominique Quinio, le directrice du quotidien catholique La Croix estime sur le site Internet du quotidien que “le raisonnement est absurde – n'est-ce pas précisément en raison de son histoire allemande que Benoît XVI est bien placé pour mettre en garde contre des politiques d'exclusion ? – et la remarque raciste.”
Interrogé par des journalistes d'Europe 1, l'archevêque de Paris, André Vingt-Trois, a estimé que “ce n'est pas parce qu'on est hériter d'une longue tradition qu'on est condamné au silence, Alain Minc est héritier de toute l'histoire de la France, mais ça ne l'empêche pas de parler (…) il pense que la France n'a rien à se reprocher dans le passé ? ”
De leur côté, les gitans catholiques, rassemblés à Lourdes, se réjouissent de l'intervention du pape. Alain Daumas, responsable de l'Union française des associations tsiganes (UFAT) est enthousiaste : “C'est extraordinaire, je commence à voir une lueur, je vois qu'on ne nous a pas oubliés. C'est ce qu'on attendait du pape avec impatience”
Dans son intervention d'hier matin, Alain Minc a insisté sur l'“insensibilité” de Benoît XVI, qu'“on a mesurée quand
il a réinstallé un évêque révisionniste”. L'intellectuel faisait référence à la levée par le pape de l'excommunication de Mgr Richard Williamson au début de l'année dernière.
Thibault Lefèvre, avec agence
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