Cet article date de plus de treize ans.

L'idée de créer un fichier unique des allocataires sociaux pour lutter contre la fraude fait son chemin à l'UMP

Initiée par le député des Bouches-du-Rhône Dominique Tian (UMP), la proposition a été relancée dimanche par le ministre des Transports et membre de la droite populaire, Thierry Mariani, dans une interview au JDD.Elle a aussitôt reçu l'aval du ministre du Travail, Xavier Bertrand, qui a annoncé sa mise en place "avant la fin de l'année".
Article rédigé par France2.fr avec agences
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 3min
Le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Santé, Xavier Bertrand, le 17 novembre à l'Elysée. (AFP)

Initiée par le député des Bouches-du-Rhône Dominique Tian (UMP), la proposition a été relancée dimanche par le ministre des Transports et membre de la droite populaire, Thierry Mariani, dans une interview au JDD.

Elle a aussitôt reçu l'aval du ministre du Travail, Xavier Bertrand, qui a annoncé sa mise en place "avant la fin de l'année".


La chasse aux "profiteurs du bas"
Dans l'entretien au quotidien, Thierry Mariani a expliqué qu'il s'agissait de lutter contre
les "profiteurs du bas" de l'échelle sociale sans oublier "les profiteurs d'en haut". Pour ces derniers, il s'est dit d'accord avec Xavier Bertrand pour taxer les très hauts revenus financiers.

Ce projet suscite des protestations et des réserves parmi les dirigeants de gauche mais également du centre pour qui le fichage des plus pauvres n'est pas vraiment une réponse à l'exclusion.

Cette stratégie ne surprend guère Jean-Michel Baylet (PRG). "La Droite populaire, jamais à court d'idées quand il s'agit de porter des mauvais coups aux Français les plus modestes, profite du calme de l'été pour entonner son refrain préféré: 'les pauvres sont des profiteurs'", explique le président du Parti radical de gauche et candidat à la primaire socialiste pour 2012 dans un communiqué.

"Il serait bien plus intelligent de lutter contre l"évasion fiscale et contre la fraude aux charges sociales. Dans son rapport, le député Dominique Tian "évalue la fraude aux prélèvements (cotisations patronales et salariales non versées en raison du travail au noir) entre 8 et 15,8 milliards et celles aux prestations (indemnités d"arrêts maladie, allocations familiales, RSA, etc.) entre 2 et 3 milliards", a souligné Jean-Michel Baylet.

"La fraude aux prélèvements sociaux est donc quatre à cinq fois plus élevée que la fraude aux prestations, prenons les priorités dans l"ordre et luttons contre la délinquance en col blanc avant de "ficher" nos concitoyens comme des voleurs", a lancé le sénateur du Tarn-et-Garonne.

Le mouvement Cap21, de l'ancienne ministre Corinne Lepage, appelle le gouvernement "à ne pas retenir" le projet de la Droite populaire, "qui consiste à considérer que tous les allocataires sociaux sont des fraudeurs potentiels."

Hervé Morin, président du Nouveau Centre, estime que "ficher les plus pauvres à des fins électoralistes ne saurait être une réponse à la détresse de millions de personnes honnêtes qui aspirent avant tout à sortir de la spirale de l'exclusion."

La fraude aux prestations sociales, thème récurent de l'UMP
La fraude aux prestations sociales est un thème récurrent de l'UMP depuis 2007. En avril, Xavier Bertrand avait déjà annoncé un durcissement des mesures de contrôle. Toutes branches confondues, la fraudes aux prestations sociales se sietuerait entre 2 et 3 milliards d'euros par an pour le régime général de la Sécurité sociale, selon une évaluation de la Cour des comptes.

Mais dans son édition datée du 9 août, Le Monde rappelle que c'est le travail au noir qui "est de loin la principale source de fraude". Selon l'Accoss, le manque à gagner pour la Sécurité sociale en termes de cotisations, se situerait entre 13,5 et 15,8 milliards d'euros, rappelle le quotidien.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.