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Les contours du “Projet France” d’Arnaud Montebourg pour 2017

L’ancien ministre de l’Economie, du Redressement productif et du Numérique se présentera à l’élection présidentielle de 2017. En annonçant sa candidature le 21 août, l’ancien député de Saône-et-Loire a dessiné les contours de son “Projet France”. Tour d’horizon de ses premières propositions.

Article rédigé par franceinfo - Valentine Pasquesoone
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En vue de la présidentielle 2017, Arnaud Montebourg présente un projet qu'il veut résolument socialiste, "de gauche", "patriotique" et "républicain" (AFP PHOTO / CHRISTOPHE ARCHAMBAULT)

C’est un projet qui se veut résolument socialiste, “mais pas seulement”. Depuis l’annonce de sa candidature à Frangy-en-Bresse, le 21 août dernier, Arnaud Montebourg dévoile peu à peu ses idées pour 2017. Un programme “de gauche”, “patriotique” et “républicain”, selon les mots de l’ancien ministre. Qu’en est-il exactement ? “L'Emission politique” recense pour vous les premières grandes lignes du programme du candidat Montebourg.

Une politique “made in France” au service des PME

Sans surprise, Arnaud Montebourg prône le retour du “made in France”, son mantra en matière d’économie. “Il doit devenir l’une des orientations politiques majeures et fondamentales” du pays, a-t-il affirmé le 21 août lors de son discours de candidature.

L’ancien ministre socialiste compte bien soutenir – et miser sur – les PME françaises pour relancer l’économie. S’il est élu, 10% à 20% de l’épargne de l’assurance-vie des Français seront investis dans ces entreprises. Arnaud Montebourg souhaite également réserver 80% des marchés publics de l’Etat, des collectivités locales et des hôpitaux aux PME – une mesure clairement contraire à la législation européenne. Autre levier pour aider ces sociétés : créer une “banque d’encouragement au risque”, qui “cautionnera 90% des emprunts, des crédits aux petites entreprises”. La nationalisation temporaire d’“une des cinq grandes banques françaises” est également envisagée pour relancer l’industrie.

Les PME, solution ultime contre le chômage ? Tel est le pari du candidat Montebourg. “Elles sont plus de trois millions et demi de moins de 10 salariés. Il suffirait d'une seule embauche dans chacune d'entre elles pour régler l'essentiel du problème du chômage”, a-t-il déclaré le 21 août. Certes, la France compte autant de chômeurs sans activité (catégorie A) que de PME, précise Le Monde (édition abonnés). Mais comme le rappelle le quotidien, beaucoup d’entre elles sont des micro-entreprises : elles ne pourront donc pas toutes embaucher, ne serait-ce qu’une personne.

Investissements et baisses d’impôts pour les classes populaires

Après les PME, Arnaud Montebourg cherche à s’adresser à “la France ouvrière”, celle “de la précarité”. Il promet d’annuler l’ensemble des hausses d’impôts du quinquennat de François Hollande pour les classes moyennes et populaires. Cette mesure coûterait 50 milliards d’euros, selon France 2.

Le candidat promet d’engager ces mesures dès les cent premiers jours de son mandat. Début septembre, il proposait dans Les Echos 30 milliards d’euros pour organiser le redécollage économique” en 2017 : 10 milliards d’euros de baisse d’impôts, et 20 milliards d’euros d’investissements dans les infrastructures. Arnaud Montebourg prône “la fin de l’austérité”, n’hésitant pas à proposer l’abandon du seuil de 3% de déficit public demandé par l’Union européenne.

Sur le plan social, l’ancien ministre compte aider les 4,5 millions de locataires d’un logement social à devenir propriétaires. Comment ? En “baissant de 50% à 70% le prix des logements sociaux par rapport aux prix du marché”. Autre projet qui s’annonce particulièrement coûteux : investir 100 milliards d’euros en cinq ans dans la rénovation thermique des bâtiments. Le plan de rénovation énergétique lancé par François Hollande en 2013 coûtait 1,2 milliard d’euros – soit presque 100 fois moins.

Sécurité : rétablir un “service national” obligatoire

C’est pour l’instant la principale proposition d’Arnaud Montebourg dans la lutte contre le terrorisme. Le candidat souhaite rétablir un “service national” obligatoire, vingt ans après la suppression du service militaire par Jacques Chirac. Cette mesure vise à soulager les forces armées et à rétablir une police de proximité. Le candidat promet également de renforcer les dispositifs de cyber-sécurité et les services de renseignement.

Réformer les institutions, et l’Europe

Fervent défenseur de la VIe République, Arnaud Montebourg s’engage avec son “Projet France” à une profonde réforme des institutions. S’il est élu, il restaurera le septennat présidentiel, qui sera non renouvelable. Les pouvoirs du chef de l’Etat, notamment en matière de nominations, seront restreints. Le candidat souhaite également réduire le nombre de députés et introduire une dose de proportionnelle à l’Assemblée. Autre proposition : 100 sénateurs seront désormais des citoyens tirés au sort.

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