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L'Assemblée nationale en ébullition sur l'affaire Woerth

De vifs échanges se sont tenus cet après-midi dans les travées de l'Assemblée nationale entre l'opposition et le gouvernement. Sujet : l'affaire Woerth et en particulier ses derniers développements, révélés par Mediapart. La milliardaire Liliane Bettencourt aurait en effet signé un chèque de soutien directement à l'association, devenue parti politique, qui soutient le ministre en Picardie.
Article rédigé par franceinfo
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Le ton commence à monter très haut entre le gouvernement et l'opposition sur l'affaire Woerth, ces soupçons de collusions entre le ministre du Travail, ex-ministre du Budget et trésorier de l'UMP, et la première fortune de France, la milliardaire Liliane Bettencourt.

Cet après-midi, lors de la traditionnelle séance des questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, le député socialiste Bernard Roman a demandé des explications sur les dernières révélations d'une affaire à multiples rebondissements. Selon le site Mediapart, Liliane Bettencourt, aurait en effet signé un chèque directement à la structure qui soutient l'action d'Eric Woerth dans l'Oise, sa terre d'élection.

Il s'agit, selon le Nouvel Observateur, d'un chèque de 7.500 euros à l'ordre de l’association de financement de l’association de soutien à l’action d’Eric Woerth (AFASAEW), signé en mars dernier. L'association est un parti politique, donc pouvant bénéficier des financements prévus, et notamment de donations. Il s'agit en fait d'un micro-parti uniquement créé à cette fin, puisqu'il ne touche pas de cotisation et par conséquent, n'a pas d'adhérent.

Rien d'illégal a priori donc, mais cette nouvelle révélation renforce un peu plus l'impression de collusion entre celui qui fut ministre du Budget et la milliardaire dont la fortune a en partie échappé à la vigilance du fisc. “Il y a des lois sur le financement de la vie publique” qui “permettent aujourd'hui à quelque 300 partis politiques d'avoir une existence”, a répondu François Fillon.
_ Puis plus incisif face à la question, il a lancé dans l'hémicycle : “il n'y a pas un membre du gouvernement qui soit en mesure de répondre à la question (...) parce que ce n'est pas son rôle, de la même façon que je ne demande pas si M. Pierre Bergé finance les campagnes de Mme Royal ou qui finance les campagnes du Parti socialiste”. “Le rôle du PS ces derniers jours est un rôle qui est indigne d'un grand parti de responsabilité”, a conclu le Premier ministre, suscitant une bronca sur les bancs de l'opposition.

Un peu plus tôt, le ministre de l'Intérieur, Brice Hortefeux, s'en est pris à un autre questionneur, accusant les députés socialistes de se livrer à la “chasse à l'homme” , de se laisser aller à des “amalgames honteux”, des “sous-entendus calomnieux”, cherchant à “salir un homme”. Assis sur le banc du gouvernement, Eric Woerth est passé de la colère à l'abattement, avant de laisser échapper un sourire à la fin de la réponse de Brice Hortefeux.

A l'Elysée, le président de la République a aussi apporté son soutien à son ministre devant les députés, tout en prévenant que s'il disait à Eric Woerth de partir, “c'est qu'il y a quelque-chose” (lire notre article).

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