L'annulation de la nomination du fils Tibéri à Bercy peut-elle mettre en difficulté François Fillon ?

Vendredi 23 décembre, le Conseil d'Etat a annulé la nomination de Dominique Tibéri à un haut poste de Bercy. Le fils de Jean Tibéri est un des soutiens de la candidature Fillon à Paris. Les adversaires politiques du premier ministre réagissent.

C'est un cadeau de Noël dont se serait bien passé François Fillon. L'annulation, vendredi, du décret de nomination de Dominique Tibéri à Bercy affaiblit la position du premier ministre dans la capitale. Ses adversaires politiques tentent d'exploiter politiquement la décision du Conseil d'Etat.

Qui est Dominique Tibéri?

Dominique Tiberi 'est le fils de Jean Tibéri, ancien maire de la capitale, maire du Ve arrondissement et député de Paris. Or, dans le nouveau redécoupage électoral, le Ve et le VIIe sont regroupés et forment la circonscription que se disputent François Fillon et Rachida Dati.

Dans ce duel, Jean Tibéri a pris fait et cause pour M. Fillon très tôt. "Si François Fillon vient, je suis prêt à laisser ma place. Si c'est Rachida Dati, hors de question", déclarait-il dès novembre 2010.

Son fils, Dominique, est le délégué général de l'UMP dans la circonscription, l'un des mieux élus de la capitale. Il tient donc l'appareil militant, prêt à le mettre au service de la candidature Fillon. Dès lors, sa nomination à Bercy pouvait apparaître comme un remerciement à de futurs services rendus.

Interrogé par "Le Point.fr", Dominique Tibéri juge la décison du Conseil d'Etat "choquante" et parle "d'acharnement".

Satisfaction de Rachida Dati

Ce samedi, Mme Dati ne souhaite pas commenter publiquement cette décision. Mais son entourage laisse entendre qu'elle est satisfaite, "ayant été la première à le dire".

De fait, la nomination de Dominique Tiberi avait été un des arguments utilisés par la maire du VIIe arrondissement sur "France Inter" le 23 octobre dernier, lors de sa grosse offensive médiatique contre M. Fillon. Elle accusait le premier ministre de promettre des places en échange de soutien.

Ces vifs propos de Mme Dati avaient obligé Jean-François Copé, patron de l'UMP, à convoquer en urgence les élus parisiens pour tenter d'apaiser les esprits.

Le PS rentre dans le jeu

Jusqu'içi, le PS observait avec gourmandise ce duel interne à l'UMP. Mais depuis qu'il a désigné Axel Kahn comme son candidat aux législatives dans la circonscription, il peut participer aux débats.

Ce samedi, Jean-Marie Le Guen monte au créneau. Il compare le fils de Jean Tibéri à celui de Nicolas Sarkozy, Jean, dont la possible élection a la tête de l'établissement public d'aménagement de la Défense (EPAD) avait suscité la polémique en 2009.

"C'est l'EPAD de François Fillon", ironise le député socialiste sur France-Info. M. Le Guen souhaite être le candidat du PS aux prochaines municipales à Paris. Il cible donc M. Fillon comme un futur concurrent pour 2014.