Juppé dénonce les discours excessifs, Sarkozy se pose en rassembleur
C'est sur une phrase précise de Nicolas Sarkozy qu'Alain Juppé était interrogé ce matin, celle où le président des Républicains critique la "terrifiante médiocrité " de François Hollande. "Ce n'est pas ce que j'ai dit. Chacun s'exprime comme il s'entend. J'ai dit que j'étais un homme de droite ouvert et pas sectaire. Un certain vocabulaire qui fait un peu trop monter la pression, qui attaque les personnes, c'est pas mon genre de beauté (...) "Je n'ai aucune espèce de pudeur à combattre le pouvoir actuel car je pense que c'est la politique menée depuis 2012 qui nous a mis dans le marasme dans lequel nous sommes aujourd'hui, mais ce n'est pas pour autant que j'utilise un vocabulaire qui n'est pas le mien " a déclaré le maire de Bordeaux. Et en généralisant, il a jugé que "la tonalité de certains discours m'a paru un peu vigoureuse, un peu excessive."
Conforté par plusieurs sondages qui le donnent gagnant face à Nicolas Sarkozy lors de la primaire de novembre 2016 qui désignera le candidat de la droite et du centre à l'élection de 2017, Alain Juppé a mis en avant son poids dans l'opinion. "Nicolas Sarkozy a le parti, moi pour l'instant j'ai l'opinion", a-t-il dit. "J'organise ma petite PME, parfois il arrive que des PME performantes soient plus efficaces que des grandes entreprises du CAC 40 ".
Nicolas Sarkozy minimise les siffets
Invité au 20h de France 2, Nicolas Sarkozy a défendu ses propos tenus la veille au congrès et a minimisé les sifflets et les huées, mettant en avant le chemin parcouru depuis la guerre des chefs qui avait opposé François Fillon et Jean-François Copé en 2012.
"Pendant trois ans cette famille politique s'est déchirée, s'est divisée, s'est affrontée ", a-t-il dit. "Depuis six mois, l'unité est revenue. Est-ce à dire que l'unité c'est la fin des ambitions de chacun? C'est tout à fait normal, il n'y a pas de problème. "
"Je regrette qu'il y ait quelques sifflets mais quand vous avez 15.000 à 17.000 personnes devant vous on ne peut pas contrôler que chacun puisse se tenir hors de ses sensibilités."
La "résurgence de l'ancien parti"
Dans les rangs des Républicains, les sifflets dont ont été victimes les deux anciens Premiers ministres n'ont pas manqué de faire réagir. "Pour moi, ça, c'est la résurgence de l'ancien parti ", a estimé Nathalie Kosciusko-Morizet, la vice-présidente des Républicains, sur France 3. "Ca peut durer longtemps mais ça ne doit pas être ça les Républicains (...) Je n'aime pas ça". "C'est plus qu'un couac, moi ce n'est pas ce que j'aime dans la politique. C'est surtout très dommage ", a-t-elle ajouté.
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