"Les provocateurs qui tenteront de rentrer seront éconduits" : comment va se dérouler l'hommage public à Jean-Marie Le Pen, jeudi à Paris ?

Tous les sympathisants sont conviés à l'église Notre-Dame du Val-de-Grâce. Aucune pré-inscription n'est demandée, affirme l'entourage de Marine Le Pen.
Article rédigé par Raphaël Godet
France Télévisions
Publié
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Jean-Marie Le Pen, fondateur du Front national, le 22 septembre 2012 à La Baule (Loire-Atlantique). (LAETITIA NOTARIANNI / HANS LUCAS / AFP)

Combien d'écrans géants ? Livres d'or ou pas livres d'or ? Qui pour prendre la parole ? Au siège du Rassemblement national, la mort de Jean-Marie Le Pen, mardi, a bousculé les agendas. En plus des obsèques réservées à l'intimité familiale, qui se déroulent samedi 11 janvier à La Trinité-sur-Mer (Morbihan), une cérémonie religieuse est organisée cinq jours plus tard, jeudi 16 janvier, à Paris. Cette messe, à l'église Notre-Dame du Val-de-Grâce, est une initiative de Marine Le Pen et de ses deux sœurs, Marie-Caroline et Yann. "ll s'agit de donner l'opportunité à toutes celles et ceux qui ont aimé Jean-Marie Le Pen de se rassembler pour lui rendre hommage", explique un cadre du parti. Tous les sympathisants sont conviés, aucune pré-inscription n'est demandée.

Le choix du lieu ne doit rien au hasard. Il correspond "au désir" de la famille qui "tenait à organiser l'hommage dans une chapelle militaire pour rappeler que monsieur Le Pen a servi dans l'armée." La cathédrale Saint-Louis-des-Invalides a dans un premier temps été évoquée, mais impossible. "La pratique et la tradition veulent que les Invalides soient réservés aux militaires tués au combat, aux officiers généraux, aux titulaires des Ordres ou aux pensionnaires. Jean-Marie Le Pen ne remplit pas ces critères", coupe une source proche du dossier.

Va pour l'église Notre-Dame du Val-de-Grâce, qui dépend également du diocèse aux Armées. L'édifice, situé dans le 5e arrondissement de Paris, peut accueillir 500 personnes. Le déroulé de l'hommage, comme l'impression des livrets souvenirs, sont encore "en calage". D'une durée d'1h30 maximum, il sera célébré en français par un ancien aumônier militaire, et non par l'abbé traditionnaliste controversé Philippe Laguérie. Cette messe, "c'est un bon casse-tête car on n'a pas droit à l'aide de l'Etat", grommelle un autre membre du parti qui participe aux réunions préparatoires. Le site a l'avantage de disposer d'une grande cour à l'extérieur, où un écran géant, au moins, sera installé.

"On s'expose à la venue de tout un tas d'individus"

Les principaux cadres du RN seront présents : Jordan Bardella, le président ; Renaud Labaye, le plus proche collaborateur de Marine Le Pen. "Il y a fort à parier que beaucoup de députés RN, qu'ils siègent à l'Assemblée nationale ou au Parlement européen, vont venir en nombre", embraie un cadre. "Il pourrait aussi y avoir des responsables de partis étrangers", enchaîne une autre. L'ex-patron de LR Eric Ciotti, allié au RN avec son parti Union des droites pour la République (UDR), devrait aussi prendre place dans l'assemblée.

Bruno Gollnisch, compagnon de route de Jean-Marie Le Pen durant quarante ans, fera aussi le déplacement. Une semaine avant la cérémonie, Lorrain de Saint Affrique, lui, ne savait pas encore. "Je serai à la Trinité samedi, après, est-ce que je serai présent jeudi ? Ça ferait double emploi", nous a répondu jeudi ce très proche conseiller de Jean-Marie Le Pen.

Mais reste une inconnue : le nombre d'anonymes et, surtout, leur profil. "En ouvrant la cérémonie au public, on s'expose à la venue de tout un tas d'individus que le RN ne voulait plus voir dans ses meetings", anticipe un élu. "On ne sait pas exactement combien d'adorateurs de Jean-Marie seront là...", continue un autre. Quid de Dieudonné ? D'Alain Soral ? Pas de réponse.

"Les entrées seront très contrôlées par le service d'ordre qui placera chacun dans l'église, détaille l'entourage de Marine Le Pen. Les provocateurs qui tenteront de rentrer seront éconduits." "Ce sera extrêmement sensible eu égard au personnage controversé que représente Jean-Marie Le Pen", insiste Eric Henry, délégué national du syndicat Alliance police nationale. "Il suffit aussi de regarder certaines réactions qui ont découlé de son décès", ajoute le syndicaliste, en référence aux "apéros géants" organisés dans plusieurs villes de France pour célébrer la mort du "Menhir". Un dispositif de sécurisation policière "important" devrait donc être également déployé. 

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