Jean-Luc Mélenchon prône "l'union jusqu'à la victoire de la révolution citoyenne"
Jean-Luc Mélenchon a tenu son dernier meeting de campagne d'avant le premier tour, jeudi 19 avril, à Paris. Très en verve, il a de nouveau attaqué le Front national et répété que rien ne pouvait résister "au peuple uni".
Envoyée spéciale, parc des expositions (Paris). Pas de rassemblement en plein air pour le 16ème et ultime meeting d'avant le premier tour du scrutin pour Jean-Luc Mélenchon, mais un discours dense, intense et très politique.
Considérant comme "acquis qu'un candidat de gauche sera au second tour, voire deux", l'eurodéputé l'a martelé tout au long de la soirée "le combat est donc de repousser le FN". "venez nous aider à passer devant l'extrême droite", a lancé le candidat du Front de gauche aux indécis.
Dans le viseur pour s'échauffer : les traîtres, les "éditocrates" et Sarkozy
"Ecoutez, écoutez. Tendez l'oreille, vous entendez ce bruit de fond ? Ce sont les rats qui quittent le navire (...) Ecoutez ça vaut mieux qu'un sondage. La divine odeur de la gamelle ayant changé de place. Voici les traîtres professionnels, les Fadera Amara, les Jouyet, les Corinne Lepage", a commencé M. Mélenchon, histoire de se mettre en jambe.
Avant de tacler ces "éditocrates" qui en définitive ne savent pas à qui il faut cirer les pompes le plus ardemment.
Puis, ce fut au tour du président sortant : "En chassant Sarkozy, nous allons briser l'axe "Merkozy", c'est-à-dire le cœur de l'axe "austéritaire" en Europe !"
"Plus nous sommes nombreux dans les urnes, plus vous serez forts dans les entreprises", a-t-il affirmé avant de lâcher, facétieux : 'Le score du Front de gauche est l'indicateur du trouillomètre de la droite".
Haro sur Le Pen
Aucun "ennemi" du FG ne fut épargné jeudi soir, mais c'est à Marine Le Pen que le candidat a réservé ses attaques les plus rudes.
"Après avoir distillé sa haine, voici que la cantinière des croisades, le yeti de la politique française a enfin montré son visage", a tonné M. Mélenchon. Et de se moquer de la candidate qui "propose de payer par l'impôt les augmentations de salaire". "Elle finit de montrer quelle ignorante, quelle incapable, quelle chef à la ramasse elle ferait pour ces malheureux ouvriers qu viendraient à se confier à elle".
Mettant l'accent, comme lors de ces précédents meetings, sur la diversité et la fraternité, l'eurodéputé a fait claqué les images. "Tout le monde mange des merguez et du couscous dans ce pays. L'intégration est réussie (…) Nous sommes une nation universaliste", a-t-il lancé devant une salle galvanisée.
Résister puisque "la meilleure forteresse des tyrans est l'inertie des peuples"
Quand il n'a pas ciblé ses adversaires, Jean-Luc Mélenchon a rappelé le contexte de "sa révolution citoyenne" et les fondamentaux de son programme.
"Il est absurde (…) que nous acceptions de nous soumettre à ces règles de la Commission européenne", a-t-il dénoncé avant d'énoncer quelques-unes de ses phrases fétiches.
"Survivre n'est pas un projet de vie", "on ne peut pas vivre heureux dans un océan de malheurs", ou encore "le SMIC ne s'évalue pas par rapport aux performances d'une branche : il s'évalue par rapport aux besoins pour vivre !"
Ses propositions : "augmenter les salaires en commençant par le plus bas parce que c'est ceux que le gouvernement peut changer". " En organisant autrement la répartition des richesses, la France a les moyens de financer la totalité de ce qui est prévu dans le programme L'humain d'abord", a-t-il assuré.
"Le réalisme est de nôtre coté. L'irréalisme est du leur (...) la finance n'a de pouvoir que par la peur qu'elle inspire", a-t-il poursuivi.
"Notre patience face aux marchés a des limites, et ces limites ont été atteintes", a-t-il ajouté avant d'appeler à "résister, résister, rendre les coups" puisque "la meilleure forteresse des tyrans est l'inertie des peuples".
"Unis jusqu'à la victoire de la révolution citoyenne"
Prudent sur le score du 22 avril, mais sûr de la force du mouvement enclenché, l'entourage de M. Mélenchon avait le sourire jeudi soir.
"Quel que soit ce qui arrivera dimanche, cette campagne est déjà un succès. Les gens ont retrouvé le goût des meetings. On a construit quelque chose. Cela, ça restera", expliquait notamment, Alexis Corbière, secrétaire national du Parti de gauche. "Ce n'est pas une élection. C'est un nouveau cycle politique. Et comme le dit Jean-Luc Mélenchon, si ce n'est pas de cette fois, ce sera la prochaine".
A la fin de son intervention de plus d'une heure, Jean-Luc Mélenchon, visiblement ému et quelque peu éprouvé par son intense discours, n'a pas dit autre chose.
"Je ne sais pas de ce quoi sera fait dimanche soir" mais "le Front de gauche est votre outil. Il est devenu petit à petit le front du peuple lui-même… rien ne peut lui résister, personne, nulle part".
Avant de conclure lyrique : "Voici ce que je peux promettre comme homme et comme militant. Sur mon honneur, jamais je ne me dédierai du drapeau que vous m'avez confié, du message que vous m'avez demandé de porter, de la noble et grande cause que nous avons faite vivre ensemble. Ni à vendre, ni à acheter, ni à domestiquer".
Et d'inviter dans un ultime élan : "Faisons ce serment. Nous resterons unis jusqu'à la victoire de la révolution citoyenne !"
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