Jean-Jacques Augier, ex-trésorier d'Hollande, se défend sur ses placements aux Caïmans
Éditeur discret, Jean-Jacques
Augier, 59 ans, doit en partie sa fortune au redressement de la société de
taxis parisiens G7, qu'il quitte en 2000 avec un parachute doré de 11 millions
d'euros.
Quatre ans plus tard, il décide d'investir une partie de ses capitaux en Chine
dans une chaîne de librairies à l'occidentale, avec deux associés : un Français
installé en Chine et un homme d'affaires chinois. Une société de portage des
actifs est constituée, International Bookstores Limited, et domiciliée aux îles
Caïman, célèbres paradis fiscal des Caraïbes sous souveraineté britannique. Un
montage en vogue, semble-t-il, dans les milieux d'affaires chinois.
En exclusivité sur France Info, Jean-Jacques Augier se défend d'avoir fait quoique ce soit
d'illégal : il a investi dans cette société offshore par le biais d'une filiale
de son holding financier, Eurane, qui gère toutes ses affaires chinoises. "L'investissement
dans International Bookstores apparaît au bilan de cette filiale, Capital
Concorde Limited. Rien n'est illégal", affirme-t-il. Expliquant
n'avoir *"ni compte bancaire personnel ouvert aux Caïmans, ni
investissement personnel dans ce territoire."
- Il confie à Marie-Eve Malouines son "grand étonnement" face à la tournure que prend le débat.
La loi et la morale
Trois ans plus tard, 2008-2009,
nouvel investissement dans une société offshore, également localisée aux îles
CaÏman. Un investissement que Jean-Jacques Augier se refuse à dévoiler, mais la
société aurait été, depuis, rapatriée à Hongkong.
L'homme d'affaires affirme également avoir lâché les rênes de Bookstores — sans
pouvoir pu toutefois en retirer ses billes, car il aurait été floué par son
partenaire chinois.
Selon Jean-Jacques Augier, il n'y a
rien d'illégal dans ces opérations qui seraient déclarées, affirme-t-il.
Difficile à vérifier s'agissant de sociétés qui ne publient pas leurs comptes.
Quand bien même la loi ne serait pas bafouée, de tels montages dans des paradis
fiscaux heurtent la morale et l'éthique. D'autant plus s'ils sont opérés par
un homme qui deviendra en 2011 le trésorier de la campagne présidentielle de
François Hollande, parangon de la "République irréprochable."
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