UMP : Juppé propose la création d'une instance collégiale pour réexaminer les résultats
Le maire de Bordeaux refuse ainsi la proposition de Jean-François Copé de participer aux travaux de la commission nationale des recours.
CHAOS A L'UMP – "Je ne suis pas optimiste". Après avoir annoncé qu'il proposait la création d'une instance collégiale, qu'il présiderait, Alain Juppé a précisé ses intentions au cours d'une conférence de presse. Aterré par une situation "désastreuse" pour l'UMP, le maire de Bordeaux a rappelé que "ce n'est pas la présidence de l'UMP [qui est en jeu], c'est l'existence de l'UMP", fustigeant l'impact "navrant", des "ambitions personnelles" dans la perspective de la présidentielle de 2017.
Francetv info fait le point sur la situation chaotique dans laquelle est plongée l'UMP.
Ce qu'a proposé Alain Juppé : présider une instance collégiale
"Je propose la création d'une instance collégiale composée, sous ma présidence, de représentants des deux candidats et de personnalités n'ayant pas pris parti", a indiqué le maire UMP de Bordeaux dans un communiqué. Un proposition en forme d'ultimatum : "Ma proposition tient jusqu'à ce soir 20 heures. Au-delà, je n'ai pas l'intention de me laisser instrumentaliser dans les confrontations délétères," a-t-il prévenu.
Le maire de Bordeaux rejette ainsi la proposition de Jean-François Copé qui, au cours d'une conférence de presse, lui avait proposé de participer comme "observateur" aux travaux de la commission nationale des recours de l'UMP.
Mais si l'équipe de François Fillon salue la proposition, les pro-Copé mettent en doute la possibilité de mettre en œuvre une telle instance, comme le rapporte Guillaume Daret, journaliste politique de France 2, sur Twitter.
#Fillon considère que "l'initiative de #Juppé constitue la meilleure solution pour sortir l’UMP de l’impasse" #CongrèsUMP #Copé
— Guillaume Daret (@GuillaumeDaret) November 22, 2012
Proche #Copé juge proposition #Juppé "impossible juridiquement" #CongrèsUMP #Fillon
— Guillaume Daret (@GuillaumeDaret) November 22, 2012
Ce que veut Jean-François Copé : que la commission nationale des recours tranche
Afin de "mettre un terme à cette situation kafkaïenne, désolante", le président de l'UMP a quant à lui décidé de saisir la commission nationale des recours du parti. A l'issue de ses travaux, "[elle] prendra la décision de modifier ou non les résultats" proclamés lundi.
"Je souhaite que cette commission travaille dans la transparence la plus absolue, a-t-il dit lors d'une allocution au siège de l'UMP. C'est la raison pour laquelle je propose que des représentants de chacun des candidats puissent assister, en tant qu'observateurs, à ses travaux, ainsi d'ailleurs que des personnalités indépendantes – je pense en particulier, s'il veut bien l'accepter, à Alain Juppé."
En proposant de créer une instance collégiale qu'il présiderait, Alain Juppé a donc écarté officiellement la proposition de Jean-François Copé.
Ce que veut François Fillon : l'arbitrage d'Alain Juppé
La proposition de Jean-François Copé n'a évidemment pas l'appui de son rival François Fillon. Dès mercredi, ce dernier a expliqué qu'il n'avait "pas confiance" en cette commission de recours. Et pour cause, les fillonistes estiment qu'une majorité des membres de cette commission sont favorables à Jean-François Copé. Invité de TF1 mercredi, l'ancien Premier ministre avait annoncé qu'il renonçait à la présidence de l'UMP mais réitérait sa demande que l'intérim de la présidence du Parti soit assuré par une équipe provisoire dirigée par Alain Juppé, menaçant, à défaut, de saisir la justice.
Ainsi, les soutiens de l'ancien Premier ministre sont plutôt favorables à l'option proposée par Alain Juppé. Dans un communiqué publié juste après l'annonce du maire de Bordeaux, l'ex-Premier ministre "salue l'initiative d'Alain Juppé de se mettre au service de notre mouvement. Il a confiance en son indépendance et son expérience". "[La mission d'Alain Juppé] doit permettre d'examiner les faits, de proposer des solutions et de rassurer nos militants."
"Je demande que Jean-François Copé accepte la solution d'apaisement et de raison proposée par Alain Juppé, qui est la seule qui préserve l'unité de l'UMP et la seule qui peut nous aider à surmonter cette épreuve", a poursuivi Valérie Pécresse, pro-Fillon, interrogée par l'UMP.
Le résultat de l'élection peut-il être remis en question ?
Oui, selon la commission électorale de l'UMP (Cocoe). Après avoir validé l'élection à la présidence de l'UMP de Jean-François Copé, elle a reconnu jeudi que trois circonscriptions d'Outre-mer n'avaient pas été "prises en compte" et que leur addition "aboutirait vraisemblablement à une inversion des résultats".
Toutefois, indique-t-elle dans un communiqué, les statuts de l'UMP ne lui permettent pas de "publier de nouveaux résultats". Elle demande en conséquence "à la commission de recours de l'UMP de statuer (...) en publiant des résultats définitifs après examen d'éventuels recours internes".
Pour motiver la création d'une instance collégiale, Alain Juppé a d'ailleurs insisté sur les prérogatives de ces deux organismes (Cocoe et commission de recours). La Cocoe "dit les résultats que nous avons publiés ne sont pas complets (...) Ca pose quand meme problème, a-t-il indiqué. Par railleurs, il y a toute une série de contestations (...) Pour cela il existe une commission des recours. Il faut bien distinguer les deux problèmes." Selon lui, une instance qui s'appuierait sur ces deux organes devraient être à même de "faire le point sur la situation." Et surtout de "stabiliser les résultats".
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