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Jean-Michel Blanquer reconduit : Emmanuel Macron fait "une croix sur le vote enseignant en vue de 2022", estime la secrétaire générale adjointe du Snes-FSU

C'est "la confirmation" du "bien peu d'estime" dans lequel le président tient "les personnels de l'Éducation nationale", selon Sophie Vénétitay. 

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Temps de lecture : 2 min
Jean-Michel Blanquer reste ministre de l'Éducation nationale et de la Jeunesse et récupère la tutelle des Sports, 22 juin 2020. (THOMAS SAMSON / AFP)

"Confirmer Jean-Michel Blanquer" au poste de ministre de l'Éducation nationale, "c'est davantage un acte électoral" de la part d'Emmanuel Macron "visant peut-être à flatter sa base électorale" et "c'est peut-être aussi une façon de faire une croix sur le vote enseignant en vue de 2022", a estimé Sophie Vénétitay, secrétaire générale adjointe du Snes-FSU, premier syndicat du secondaire. C'est aussi, selon elle, "la confirmation que, vraisemblablement, le président de la République a bien peu d'estime pour les personnels de l'Éducation nationale", alors qu'"on sort d'une année extrêmement difficile".

franceinfo : La reconduction de Jean-Michel Blanquer au poste de ministre de l'Éducation nationale vous a-t-elle surprise ?

Sophie Vénétitay : Pas tant que ça. C'est la confirmation que, vraisemblablement, le président de la République a bien peu d'estime pour les personnels de l'Éducation nationale. On sort d'une année extrêmement difficile, marquée par plein de paroles un peu méprisantes, d'atermoiements sur le confinement et le déconfinement, et finalement, confirmer Jean-Michel Blanquer, avec même des compétences élargies puisqu'il récupère le sport, c'est davantage un acte électoral visant peut-être à flatter sa base électorale. Et c'est peut-être aussi une façon de faire une croix sur le vote enseignant en vue de 2022.

Mais était-ce vraiment le moment de changer de ministre, selon vous, alors qu'il y a des réformes en cours ?

Plutôt que de parler des personnes, il faut parler du fond, c’est-à-dire qu'il y a des dossiers très importants, celui de la rentrée, on est le 7 juillet et on ne sait toujours pas comment on va préparer la rentrée. Il y a des questions d'examens, d'égalité devant l'examen... Sur tous ces dossiers-là, il faudrait vraiment prendre un nouvel élan, renouer le dialogue, de manière constructive.

Les résultats du bac 2020 sont publiés ce matin. Les jurys ont-ils été très, voire trop indulgents cette année ?

L'expression de "bac bradé", on l'entend monter ces derniers jours, mais il faut quand même se rappeler le niveau de compétences, de connaissances que les élèves ont acquis cette année. Je mets au défi quiconque qui nous dit que le bac est bradé de rédiger en quatre heures une dissertation sur la coordination des politiques économiques au sein de l'Union européenne, puisque c'est un sujet en sciences économiques et sociales en terminale ES. Il faut plutôt se dire que ce bac-là est marqué par une forme de légèreté coupable de la part du ministère qui n'a pas su prendre la mesure de la façon dont il fallait organiser le bac, plutôt que de s'en prendre aux élèves.

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