Messe en hommage à Jacques Chirac : "Ce sera un enterrement comme tous les autres", explique l'évêque de Nanterre
Après une cérémonie familiale aux Invalides, un service solennel sera rendu en l'église Saint-Sulpice de Paris à midi. Matthieu Rougé a évoqué "un homme rempli de mystères" vis-à-vis de l'Église catholique.
À quelques heures du service solennel prévu en hommage à Jacques Chirac en l'église Saint-Sulpice de Paris, l'évèque de Nanterre, Matthieu Rougé, a expliqué lundi 30 septembre sur franceinfo, que la cérémonie "sera un enterrement comme tous les autres". Les obsèques de l'ancien président, décédé jeudi 26 septembre à l'âge de 86, vont s'étaler sur une partie de la journée.
Une cérémonie familiale débutera aux Invalides à partir de 9h30 en la cathédrale Saint-Louis-de-Invalides. Les honneurs militaires seront ensuite rendus à l'ancien président de la République en présence d'Emmanuel Macron. Le convoi funéraire partira ensuite à 11 heures pour l'église Saint-Sulpice, où le service solennel est prévu vers midi.
"Un caractère plus solennel, plus singulier"
"C'est une messe d'enterrement comme il s'en célèbre beaucoup tous les jours en France, avec une assemblée composite, de croyants et de moins croyants", a estimé l'évêque. Même s'il y aura évidemment un caractère plus solennel, plus singulier parce que c'est un homme très connu avec beaucoup de personnes du monde entier, ce sera un enterrement comme tous les autres, et moi je serai comme dans tous les enterrements, en prières", a déclaré Matthieu Rougé.
Toute personne humaine est un mystère. Jacques Chirac était baptisé comme tous les Français de son époque, mais il a eu des moments extrêmement laïcs dans sa vie politique
Matthieu Rougé, évèque de Nanterreà franceinfo
L'évèque de Nanterre a indiqué que Jacques Chirac a également eu "des moments extrêmement bienveillants" vis-à-vis de l'Église catholique. "Par exemple, lorsqu'il est devenu président de la République, il a tenu à ce que sa première visite officielle soit pour le pape Jean-Paul II à Rome. Donc c'est un homme rempli de mystères."
Sur le refus de Jacques Chirac de mentionner "les racines chrétiennes de l'Europe"
Matthieu Rougé est également revenu sur le refus de Jacques Chirac d'inscrire les racines chrétiennes de l'Europe dans le préambule de la Constitution européenne, en 2004. "C'est quelque chose qui n'a pas été compris par beaucoup d'Européens, a estimé Matthieu Rougé. Son acharnement sur ce point reste un peu un mystère, alors même qu'à sa demande, quand il avait accueilli le pape Jean-Paul II à l'Hôtel de ville à Paris en 1980, il avait fait un discours qui chantait, plus que personne n'aurait osé le faire, les racines chrétiennes de la France. C'est le côté paradoxal de cet homme", a poursuivi l'évèque.
Pour Matthieu Rougé, cette décision de l'ancien président "n'est sans doute pas ce qu'il y a de plus réussi dans ses attitudes. Cela ne l'a pas empêché d'être au premier rang, quelques temps après, des obsèques de Jean-Paul II", a-t-il conclu.
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