"Instinct meurtrier" contre Hollande : le PS riposte après les propos d'un sénateur UMP
Lors des journées parlementaires de l'UMP, mardi à Paris, le sénateur UMP Eric Doligé a fait part de son "instinct meurtrier" à l'égard de "Hollande et sa bande", avant que Jean-Claude Gaudin lui propose des "kalachnikovs". Les socialistes s'indignent et exigent des sanctions.
Certains mots ne passent pas inaperçus. Les journalistes ont assisté, mardi 24 septembre à Paris, à un échange curieux entre deux élus lors des journées parlementaires de l'UMP. Le sénateur du Loiret Eric Doligé s'est confié sur son "instinct meurtrier", avant que le sénateur-maire de Marseille, Jean-Claude Gaudin, lui propose de lui "fournir les kalachnikovs". Mercredi, les socialistes s'indignent et exigent des sanctions. Francetv info revient sur cette polémique.
Acte 1 : Doligé aimerait "tirer" sur "Hollande et sa bande"
"J'ai un instinct meurtrier, je ne supporte plus Hollande et sa bande", déclare Eric Doligé, avant d'ajouter : "Je peux filer une liste sur lesquels tirer." Avant de détailler les reproches qu'il adresse au gouvernement, le sénateur prévient son camp : "Il faudrait qu'on évite de se tirer dessus entre nous et qu'on fasse tout pour tirer plutôt...", et d'évoquer une liste d'une quarantaine de personnes : "C'est tous ceux du gouvernement."
Eric Doligé: "j'ai un instinct meurtrier, je ne supporte plus Hollande et sa bande" #jpump
— Matthieu Verrier (@MattVerrier) September 24, 2013
Un peu plus tard, Jean-Claude Gaudin répond avec une pointe d'ironie qu'il peut "fournir les kalachnikovs". Le sénateur-maire de Marseille fait ainsi référence aux graves problèmes de violence avec armes à feu auxquels sa ville est confrontée.
Et Gaudin de répondre: "je peux fournir les kalashnikov" #jpump
— Matthieu Deprieck (@mdeprieck) September 24, 2013
Le Lab d'Europe 1 a isolé cet échange. Eric Doligé assume ses propos. Il a précisé à La République du Centre qu'il n'avait pas "le meurtre dans le sang", mais même s'il reconnaît que "le terme est fort", il "ne le renie pas pour autant".
Acte II : des réactions indignées à gauche
Ce sont des propos "intolérables", a estimé, mercredi, David Assouline, le porte-parole du PS. "Ils sont le reflet de la violence et de la haine ordinaire qu'entretiennent les dirigeants de l'UMP contre les socialistes (...)", a ajouté David Assouline dans un communiqué. Il réclame des sanctions contre les auteurs de ces propos. Certains socialistes ont choisi de réagir avec humour, ainsi la ministre déléguée aux Personnes handicapées, Marie-Arlette Carlotti, indique sur Twitter qu'elle craint "dégun" (c'est-à-dire "personne" en patois marseillais), tout en brandissant un gilet pare-balles.
Avis à @jcgaudin : je crains dégun. #kalachnikov pic.twitter.com/1wMAaRgbk7
— M-A Carlotti (@MACarlotti) September 25, 2013
Le mouvement de La Gauche forte s'insurge dans un communiqué contre un glissement de la droite vers l'extrémisme : "Le procès en illégitimité du gouvernement n’est pas une chose nouvelle, c’est le quotidien d’une droite en perte de repères, déboussolée par la ligne Buisson et essayant désespérément d’adopter les codes populistes pour attirer l’électorat du Front national."
Le chef de file des députés socialistes, Bruno Le Roux, a demandé mercredi à Jean-François Copé de condamner ces propos "haineux qu'on ne peut pas accepter de la part de quelqu'un qui représente le peuple français". Ce sont "des propos qui sont insensés, irrespectueux d'abord, mais surtout totalement irresponsables", s'est-il indigné sur Europe 1.
Acte III : l'indifférence de la droite
A droite, les responsables UMP ne semblent pas s'empresser de commenter la polémique. Interrogée sur France 2, Valérie Pécresse a jugé "regrettable (...) la métaphore guerrière" de ses collègues, mais la secrétaire générale déléguée de l'UMP n'est pas allée jusqu'à condamner les déclarations.
Témoin de l'échange, le président de l'UMP, Jean-François Copé, n'aurait semble-t-il pas apprécié la boutade, selon le journaliste Matthieu Deprieck. Pourtant, le sujet n'a pas été abordé au bureau politique de l'UMP, qui s'est tenu dans la matinée. "Franchement, cela n'en vaut pas la peine", estime l'entourage de Jean-François Copé interrogé par Le Figaro. "Si on devait saisir le bureau à chaque fois que l'un d'entre nous dit une bêtise pour se faire de la pub, nous passerions notre temps à cela, s'amuse un participant", ajoute la source du Figaro.
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