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Hollande rassure la City et choque le Front de gauche

En voulant rassurer les milieux financiers internationaux, via un entretien à la presse britannique, François Hollande s'est attiré les foudres du Parti de Gauche et du PC qui a dénoncé les "génuflexions" du candidat socialiste devant la City.
Article rédigé par Pierre Magnan
France Télévisions
Publié Mis à jour
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François Hollande et Jean-Luc Mélenchon en 2010 (AFP/MIGUEL MEDINA / AFP)

En voulant rassurer les milieux financiers internationaux, via un entretien à la presse britannique, François Hollande s'est attiré les foudres du Parti de Gauche et du PC qui a dénoncé les "génuflexions" du candidat socialiste devant la City.

"La gauche a été au gouvernement pendant 15 ans au cours desquels nous avons libéralisé l'économie, ouvert les marchés à la finance et aux privatisations. Il n'y a rien à craindre", a affirmé François Hollande lundi 13 février au journal britannique "The Guardian" dans un entretien titré "François Hollande cherche à rassurer la City" (la place financière de Londres).

Une sorte de précision apportée par François Hollande qui avait présenté, lors de son meeting du Bourget, "le monde de la finance" comme son principal adversaire.

"Il n'y a pas plus de communistes"

Dans des déclarations publiées en début de semaine dans des journaux comme The Guardian, l'International Herald Tribune et The Financial Times, le candidat socialiste à l'élection présidentielle s'est défendu de toute agressivité à l'égard du monde de l'argent et dit vouloir se rapprocher sur ce thème de la position du président américain Barack Obama.

L'élu socialiste affirme aussi que la France de 1981, date de l'arrivée au pouvoir du socialiste François Mitterrand, qui avait pris des communistes au gouvernement, n'a rien à voir avec celle de 2012, où "il n'y a plus de communistes".

Mélenchon : "je suis le candidat des communistes"

A gauche du PS, les réactions aux déclarations du candidat socialiste se sont multipliées.

Olivier Dartigolles, porte-parole du PCF, a dénoncé "les génuflexions de François Hollande devant la City (qui) font du mal à la gauche". "Les 132.000 adhérents du PCF et ses 10.000 élus seront contents" d'apprendre qu'il n'y a "plus de communistes en France", a-il ajouté.

Pour Roland Muzeau (PCF), chef de file des députés du Front de gauche, M. Hollande "méprise ainsi, peut-être par maladresse, des millions de gens qui aujourd'hui sont en train de se réunir autour du programme du Front de gauche".

Eric Coquerel, conseiller de M. Mélenchon, s'est, lui, demandé "s'il y a bien encore un candidat socialiste dans cette campagne", ajoutant qu'"il n'est qu'une assurance pour une politique de gauche: le bulletin de vote Jean-Luc Mélenchon".

M. Hollande "est mal informé, ça lui promet quelques déboires", a réagi M. Mélenchon à l'issue d'une conférence de presse devant la presse étrangère. "Je suis le candidat des communistes", et "il est mauvais observateur", a ajouté l'ex-sénateur PS, parlant d'une "attitude hautaine insupportable".

Hollande souhaite "un rassemblement de la gauche"

Interrogé en marge d'un déplacement à Saint-Etienne par des journalistes, M. Hollande a chercher à corriger le tir : "oui il y a un Parti communiste, il y a des communistes bien sûr, mais enfin, il ne sont plus ce qu'ils étaient en 1981". Un peu plus tard, il a ajouté : "François Mitterrand a été élu alors qu'il était allié au PCF qui représentait près de 20% des électeurs, il était sur une politique jugée particulièrement redoutable pour les marchés de l'époque. Aujourd'hui, la situation est différente, la gauche a déjà gouverné le pays et c'est bien que les communistes soient encore là".

"Jean-Luc Mélenchon est un candidat qui va bien au-delà d'ailleurs du Parti communiste, lui-même n'est pas communiste" et "j'ai du respect pour le Parti communiste, j'ai du respect pour l'influence communiste" et pour le Front de gauche", a souligné M. Hollande, souhaitant "un rassemblement de la gauche avec toutes ses sensibilités".

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