Au lendemain du renversement du président élu égyptien, leprésident Hollande est arrivé à Tunis, ce jeudi à 13h30. RomainNadal, porte-parole diplomatique de l'Élysée, affirme que le président Hollande "s'apprête naturellement à évoquer en Tunisieles autres printemps arabes, en Syrie, en Libye et en Egypte".Le président français devait être accueilli par son homologue tunisien Moncef Marzouki, laïc de centre-gauche,allié aux islamistes d'Ennahda. Au programme, François Hollande prévoyait ensuite de rencontrer le chefdu gouvernement Ali Larayedh, ainsi que d'autres politiques tunisiens.Au lendemain de la destitution du président égyptien Mohamed Morsi par l'armée enréponse aux contestations populaires, le président français s'apprêtait à s'exprimerpubliquement, ce jeudi en fin de journée.Hollande, porte parole des anti-islamistes ?Mercredi, veille de son déplacement, plusieurs ONG ont appelé le président Hollande à plaider en faveur d'un "système démocratique pleinement respectueux des droits humains". Ni oui ni non. D'après son entourage, le président Hollande devait rappeler l'importance que la France accorde au "respect des libertés individuelles dans le monde", "sans s'ingérer en aucune manière dans les affaires de la justice tunisienne".Une véritable délégation françaiseLe président français, accompagné de sa compagne ValérieTrierweiler, arrive en Tunisise avec une dizaine de ministres et unequarantaine de dirigeants d'entreprise. Le cinéaste Abdellatif Kechiche, Palmed'or 2013 à Cannes et Souhayr Belhassen, ancienne présidente de la Fédérationinternationale des Ligues des droits de l'Homme, font aussi partie du voyage. Par contre, ManuelValls, ministre de l'Intérieur qui s'était attiré les foudres d'Ennahda endénonçant la montée d'un "fascisme islamique" après l'assassinat del'opposant tunisien Chokri Belaïd le 6 février dernier, n'a pas fait le déplacement.Avis divergents en FranceL'UMP a appelé François Hollandeà ne pas "cautionner" le gouvernement tunisien, le jugeant incapable derespecter sa "feuille de route". Mais les prévisions de programme du présidentfrançais sont autres. Vendredi, second et dernier jour de déplacement duprésident français, il adressera depuis la tribune de l'Assemblée nationale constituante,un "message d'encouragement" aux parlementaires qui peinent depuis2011 à doter leur pays d'institutions pérennes."S'il y a un pays où ce qu'on a appelé le Printempsarabe a le plus de chances de réussir, c'est probablement la Tunisie"(Laurent Fabius)Pour Paris, la Tunisie peut réussir satransition démocratique. Le président devrait annoncer aussi le maintien en2014 de son aide de 500 millions d'euros amorcer une conversion de la dette tunisienne pour financer desinvestissements. Au cours de ces deux jours de visite, une vingtaine d'accords et conventions devraient être signés.