Hervé Morin : "Je veux être celui qui porte des solutions nouvelles qui n'ont jamais été essayées"
Bien qu'il ne soit pas encore officiellement candidat à la présidentielle, le patron du Nouveau Centre, Hervé Morin, a annoncé dimanche qu'il défendrait, durant sa campagne, l'idée d'une augmentation hebdomadaire de la durée du travail à 37h.
Pas encore candidat officiel mais déjà plein d'idées. Crédité d'environ 1% des intentions de vote dans les sondages, le président du Nouveau Centre, Hervé Morin, s'est prononcé pour l'augmentation du temps de travail hebdomadaire, lors du Conseil national de son parti qui a adopté dimanche, son projet politique pour 2012.
Le député de l'Eure doit annoncer sa candidature à la présidentielle, le 27 novembre, au pied du pont de Normandie, là où il a ses "racines", une perspective qui ne fait pas l'unanimité dans son camp, notamment du côté des deux ministres, François Sauvadet (Fonction publique) et Maurice Leroy (Ville).
"Je veux être celui qui porte des solutions nouvelles"
"Dans un monde nouveau, il faut des idées nouvelles, les recettes d'hier ne marcherons pas et je veux être celui qui porte des solutions nouvelles qui n'ont jamais été essayées", a expliqué à la presse Hervé Morin, en marge du Conseil national du NC à Paris.
"On parle en permanence du rétablissement des comptes publics et du retour à l'équilibre budgétaire. Et, pour l'instant, tout le monde n'évoque que deux solutions : la réduction de la dépense publique et la hausse des impôts. Ces deux sujets-là ont une limite, c'est très long et il y a une forte demande de services publics", a-t-il fait valoir.
"Moi, je dis aux Français, il y a une troisième voie. C'est celle de l'augmentation de la durée du travail. Cette troisième voie a un nom, c'est la semaine des 37 heures", a-t-il lancé.
Défendre l'électorat modéré de centre droit
Dans la majorité, nombre de politiques s'interrogent sur les motivations et le sens de la candidature du député. Lui explique : "L'électorat modéré de centre droit a le droit de peser dans la vie politique française".
Il assure, en outre, qu'entre les deux tours de la présidentielle : "Il ne s'agira pas de ralliements des hommes" mais "d'accord de gouvernement", précisant que "son socle de valeurs (l)'amenait à un accord (de gouvernement) avec un parti de droite".
Quant au projet non chiffré du Nouveau centre, adopté ce week-end, il est bâti autour de quatre priorités : "l'emploi, l'Education, l'Europe et le retour d'un Etat sobre et impartial".
Une candidature contestée
S'ils font parti du même camp, les membres du nouveau centre ne partagent pas la même vision de la stratégie à adopter pour la présidentielle de 2012.
"Nous avons, cher Hervé, un désaccord... qui tient au fond à une question simple : l'avenir de notre formation se jouera-t-elle au soir du 1er tour de l'élection présidentielle ou au soir du 2e tour des législatives?", a fait valoir M. Sauvadet qui s'oppose à la position du chef de file du NC.
"La candidature d'Hervé Morin ne décolle pas. Elle reste bloquée à 0 ou 2% dans les sondages. Je pense que si nous voulons avoir une marque NC dans le projet présidentiel, il faut que l'on se mette autour de la table avec l'UMP, comme l'ont fait les Verts et le PS", a ajouté le ministre de la Fonction publique.
"Mais qui peut croire que nous aurons la légitimité politique de revendiquer 20 ou 30 circonscriptions supplémentaires pour sauver le groupe NC à l'Assemblée (...) si nous ne démontrons pas avant que nous représentons une voix, une force et une espérance, soutenus par des Français", lui a répondu M. Morin.
Si la campagne officielle du NC n'a pas encore débuté, le débat interne est lui bel et bien amorcé.
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