Hénin-Beaumont : le front républicain plus fort que le FN
Après dépouillement de la totalité des bulletins de vote, la liste du divers-gauche Daniel Duquenne obtient 52,38% des suffrages et celle du "ticket" Steeve Briois-Marine Le Pen 47,62% des voix.
Une heure avant la proclamation des résultats, le FN annonçait sa défaite. "Nous avons perdu", a le porte-parole de la liste FN. Même si le FN "progresse assez largement par rapport au premier tour", ajoute Bruno Bilde. Selon des résultats encore partiels, la liste FN se situerait ce soir autour de 45% des suffrages, soit cinq points de mieux.
Par la voix d’Henri Guaino, conseiller spécial de Nicolas Sarkozy, l’Elysée se réjouit de la défaite de l’extrême-droite : "Les électeurs d'Hénin-Beaumont ont décidé et ils ont bien décidé", a lancé Henri Guaino.
Le FN était pourtant arrivé largement en tête du premier tour avec 39,34% des voix, devant une gauche divisée, notamment entre Daniel Duquenne (20,19%) et le socialiste Pierre Ferrari (17,01%). Aussi, pour faire barrage au Front national, un "front républicain" composé de cinq partis de gauche et de l'UMP avait appelé à voter pour le candidat divers gauche au second tour.
Sursaut civique et républicain
Au second tour, la participation finale s'élève à 62,38%, un chiffre supérieur à
celui du 1er tour (60,15%).
_ Daniel Duquenne sera donc le prochain maire d'Hénin-Beaumont, commune de 26.000 habitants située à une trentaine de kilomètres de Lille. Il succèdera à Gérard Dalongeville, écroué pour des irrégularités financières présumées. Ce soir, dans son premier discours, Daniel Duquenne s'est félicité d'avoir "su redonner à Hénin les couleurs de la République (...) Demain commence aujourd'hui, nous avons surmonté nos divergences, nos rancoeurs, nos rancunes. Hénin a choisi le camp de la vérité, de la loyauté et la réconciliation avec notre histoire", a-t-il ajouté.
A peine plus de 500 voix forment l'écart entre la liste de la gauche et celle du FN : le Front national annonce qu'il va contester le résultat du scrutin devant le tribunal administratif. Invoquant des "pressions sur les électeurs", le FN dénonce des tracts du candidat de gauche faisant état d'annulations prévisibles des subventions de l'Etat, de la région et du département en cas de victoire de son adversaire FN.
Les forces de police et de gendarmerie patrouillent dans les rues de la ville, pour empêcher tout incident entre les esprits échauffés des deux camps. Un seul dérapage à signaler pour l'instant, le tout nouveau maire a été aspergé de gaz lacrymogène, juste après la proclamation des résultats. Les agresseurs ont réussi à prendre la fuite.
Gilles Halais, avec agences
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