Hauts revenus : l'Assemblée taxe... mais pas trop
Ils sont 20.000 concernés, 20.000 hauts revenus qui le seront un peu moins (hauts).
Les députés ont validé sans surprise cette nuit la nouvelle taxe visant les contribuables qui affichent plus de 250.000 euros de ressources par an. Une taxe de 3% entre 250.000 et 500.000 euros, et qui grimpe à 4% à partir de 500.000 euros.
L'objectif est de combler le déficit public, le gouvernement tablant sur une rentrée d'argent à hauteur de 410 millions d'euros dès la première année. Il faut rassurer les investisseurs face à la récente menace de dégradation de la note triple A de la France.
Valérie Pécresse, la ministre du Budget, se félicite du passage de cette mesure "juste et équilibrée". D'autres sont plus sceptiques. Manuel Valls, le député-maire d'Evry parle d'un "signe important" mais pas assez "profonde".
Avis partagé par une grande partie de l'opposition, et jusque dans les rangs de l'UMP. Car cette même nuit, la même Assemblée a rejeté un amendement complémentaire, déposé par un parlementaire UMP mais vilipendé par le Premier ministre. Michel Piron, député du Maine-et-Loire, proposait la création d'une nouvelle tranche d'impôts sur le revenu. Tranche à 46% dès 150.000 euros.
Projet abandonné : "je regrette qu'une partie de la majorité n'ait pas été comprise". Valérie Pécresse répond que cette modification aurait rapporté 365 millions d'euros, moins que la taxe finalement validée. Et pas question pour elle de combiner les deux mesures.
La gauche réclame davantage. Les socialistes avancent l'idée d'une fusion de l'impôt sur le revenu avec la CSG. "Réforme de tous les dangers", d'après Gilles Carrez, le rapporteur général du budget (UMP), qui la présente comme un "matraquage des classes moyennes et des familles".
Les débats se poursuivent. La première partie (les recettes) du projet de loi de finances pour 2012 ne sera votée que mardi prochain.
Augustin Arrivé, avec agences
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