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Hausse de la TVA : ce qui va changer

Jean-Marc Ayrault a annoncé mardi que l'octroi aux entreprises d'un crédit d'impôt de 20 milliards d'euros pour relancer la compétitivité sera financé par une baisse des dépenses publiques et une hausse de la TVA à compter de 2014. Ou plutôt deux hausses. Le taux normal de 19,6% passera à 20% et le taux intermédiaire sera relevé de 7% à 10% à compter de 2014. Coup d'œil sur ce qui va changer pour les consommateurs.
Article rédigé par Rémi Ink
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
  (Maxppp)

Louis Gallois a remis son rapport sur la compétitivité au Premier ministre
lundi matin. Le Commissaire à l'investissement préconise 22 mesures pour un
"choc de confiance "
. Jean-Marc Ayrault a détaillé mardi les mesures que le gouvernement envisage pour doper la compétitivité des entreprises. Parmi elles, un crédit d'impôt de 20 milliards d'euros pour les entreprises. 

Pour concourir à l'allègement des
charges des
entreprises, deux taux de TVA seront relevés à compter de 2014. Il
existe actuellement quatre taux de TVA en France : 2,1%, 5,5%, 7% et 19,6%. Les deux
derniers vont passer respectivement à 10% et 20%. Le taux réduit passera lui de 5,5% à 5%.

Les courses un peu moins
chères

Le taux réduit de TVA va
baisser de 5,5% à 5%.

Principaux secteurs
concernés
 : les produits alimentaires, l'eau et les boissons
non-alcoolisées.
Également les livres et les spectacles vivants  et une
série de services : les abonnements au gaz et à l'électricité ou encore
les cantines scolaires. Conséquences  : le chariot de courses devrait baisser un peu, la plus grande partie des denrées alimentaires étant concernées par cette TVA. Ce sera aussi le cas des
abonnements au gaz et à l'électricité. Aller au théâtre, à un concert ou cirque devrait coûter moins cher, tout comme se rendre dans un parc à thème.

Le taux normal, relevé
de 19,6% à 20%

Secteurs concernés  : la majeure partie des biens et services vendus en France. Conséquences  concrètes :
quand
vous achetez un ordinateur, une voiture ou des vêtements, vous paierez 0,4% de
TVA en plus. Les confiseries,
le
beurre, le chocolat blanc et les boissons alcoolisées y sont soumis :
ils devraient coûter plus
cher. Si les abonnements au gaz et à l'électricité devraient baisser, le prix de la livraison d'électricité et de gaz, taxée à 19,6 %, devrait augmenter. Transparent donc pour les ménages. Les réactions  : Alain
Bazot, le président de l'UFC Que Choisir dénonce une "hausse aveugle
de la
TVA
". Selon lui, cela pèsera sur le pouvoir d'achat des ménages, qui
devront s'acquitter de plus de 6 milliards d'euros de TVA
supplémentaire.

Le restaurant et le métro un
peu plus chers

Le taux moyen va lui être
relevé de 7 à 10%.

Secteurs concernés  :
hôtellerie-restauration, le bâtiment, le transport de voyageurs, les
meublés et les
campings, les services à la personne, le cinéma, les médicaments
non-remboursables. Conséquences  : billets de trains, d'avion, course de taxi, tickets de métro..., tous ces moyens de transports vont coûter plus cher. Ce sera aussi le cas pour les loisirs avec une augmentation des prix des nuitées d'hôtel, de la restauration mais aussi des places de cinéma. Sont aussi concernés les heures de soutien scolaire ou de ménage. Les médicaments non remboursables vont augmenter également. En revanche, la TVA sur les médicaments remboursés restera à 2,1%  Réactions  :
Les
restaurateurs ont pris comme "une gifle " l'annonce d'une remontée
de
leur TVA de 7% à 10%. En revanche, le Premier ministre a écarté mardi soir la possibilité que Bercy avait évoquée, un peu plus tôt, de se réserver de taxer la restauration au taux plein, actuellement de 19,6% et à partir du 1er janvier 2014 à 20%.

"On a pris la gifle
en pleine gueule." (Roland Héguy, président de l'Umih, principale
organisation professionnelle des restaurateurs)

Didier Chenet, le président du principal syndicat de l'hôtellerie
et de la restauration dénonce un coup brutal.

L'ensemble
des organisations professionnelles du secteur estime que près de 30.000
emplois sont mis en danger par cette augmentation.

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