Guerre d'Algérie : "la France ne peut pas se repentir", dit Sarkozy
Nicolas Sarkozy, en déplacement vendredi dans les Alpes maritimes, affirme dans "Nice-Matin" à propos de la Guerre d'Algérie que "la France ne peut pas se repentir" tout en reconnaissant "des abus". Des atrocités commises de part et d'autre".
"Ce que je suis venu dire ici, à Nice, à quelques jours du 50e anniversaire de la signature des accords d'Evian qui ont mis un terme à un terrible conflit qui a duré sept ans et ouvert la voie à l'indépendance de l'Algérie, c'est que les rapatriés et les harkis ont été les acteurs mais aussi les victimes de cette période de notre histoire", affirme Nicolas Sarkozy dans "Nice-Matin".
Intérrogé sur le vote des rapatriés "tentés par le vote Front National", Nicolas Sarkozy répond : "Ce n'est pas le Front national qui les protégera de la crise, ce n'est pas le Front national qui créera de la croissance en sortant de l'Euro. Le Front National n'est pas un parti de gouvernement. Voter pour le Front national, c'est affaiblir la France parce que c'est laisser le champ libre au Parti socialiste qui, croyez-moi, ne manquera pas, lui, d'entraîner la France sur le terrain de toutes les repentances".
Le numéro 2 du FN, Louis Aliot, a accusé vendredi Nicolas Sarkozy de "réitérer ses mensonges et ses promesses aux harkis et rapatriés avec un cynisme qui dépasse l'entendement", après l'interview à Nice-Matin du chef de l'Etat.
"marchand de promesses"
Le vice-président du parti d'extrême droite juge notamment "honteux" que M. Sarkozy ait parlé dans cet entretien d'"atrocités (...) commises de part et d'autre" pendant la guerre d'Algérie et estime qu'il "n'a pas un mot pour les massacres de harkis et les pieds-noirs disparus".
"Nous rappelons à ce marchand de promesses qu'il est en responsabilité depuis, 2007 et qu'il n'a respecté aucune de ses paroles sur le sujet", estime Louis Aliot, qui l'accuse de ne pas reconnaître la "responsabilité des dirigeants de l'époque" et d'oublier "la responsabilité criminelle des porteurs de valises du FLN".
Lors de sa campagne électorale en 2007, M. Sarkozy avait promis, s'il était élu, de reconnaître "officiellement la responsabilité de la France dans l'abandon et
le massacre des harkis", un engagement que leurs associations lui reprochent de ne pas avoir encore tenu.
"La chasse aux voix est ouverte, mais les rapatriés et harkis ne seront pas dupes. Ils n'attendent plus rien de ces gouvernements de menteurs. Durant quarante ans ils ont été trompés par la gauche et par la droite", ajoute le numéro 2 du FN.
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