Cet article date de plus de treize ans.

Grand emprunt : les réactions

Nicolas Sarkozy s'est largement inspiré des recommandations de la commission Juppé-Rocard pour fixer lundi les cinq priorités du grand emprunt –enseignement supérieur, recherche, économie numérique, développement durable, industrie et PME- qui sera doté de 35 milliards d'euros afin de rattraper les retards français. En aucun cas, il ne s'agit d'un ''plan de relance-bis'', a insisté le chef de l'Etat. Les réactions à ces annonces…
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (Radio France © France Info)

Selon Christian Estrosi, ministre chargé de l’Industrie, "En faisant de l'industrie et des PME l'une des 5 priorités du 'Grand Emprunt' avec 6,5 milliards d'euros, le président la République a remis l'industrie au cœur de ce grand projet d'avenir pour la France". "La décision de réserver un milliard d'euros pour le financement des mesures qui sortiront des états généraux de l'Industrie est une décision ambitieuse et visionnaire."

"Une nouvelle fois, le discours du président de la République n'a reposé que sur des affirmations non fondées et des propos démagogiques", ont commenté dans un communiqué Michel Sapin, secrétaire national à l'économie du PS, et Didier Migaud, conseiller de Martine Aubry pour les finances et la fiscalité. "Face à un discours d'autosatisfaction, il est nécessaire de regarder les faits. Le plan de relance du gouvernement n'a pas été efficace", ont-ils ajouté.

"Alors qu'il se gausse de ses résultats économiques, la politique pour l'emploi de Nicolas Sarkozy est un échec complet depuis deux ans", a souligné pour sa part la secrétaire nationale des Verts, Cécile Duflot, en affirmant "qu'en 18 mois, le nombre de chômeurs a augmenté de 30%". "Tout a été fait à l'envers: on a supprimé 100.000 postes de fonctionnaires pour dégager trois milliards d'économie, immédiatement redistribués aux restaurateurs qui n'ont créé que 6.000 emplois précaires et mal rémunérés. On a favorisé les heures supplémentaires, quand les intérimaires et CDD ne trouvaient plus de travail", a-t-elle dénoncé dans un communiqué.

"Cet emprunt ne pourra à lui seul pallier les déficits cumulés d'investissement de l'Etat en matière d'infrastructures et de recherche". Il "atteste de la justesse de l'analyse des socialistes qui ont dénoncé, dès le début, l'insuffisance du plan de relance" a déclaré Henri Emmanuelli dans un communiqué. Selon le député PS des Landes cet emprunt "souligne l'échec des politiques libérales: la hausse des impôts ne s'est pas traduite par une augmentation des investissements aussi bien publics que privés, mais par une augmentation de l'épargne privée, qui a aujourd'hui, pour contrepartie un déficit abyssal des finances publiques".

Pour le Parti radical de gauche (PRG) "les orientations actuelles pour le grand emprunt vont dans le bon sens, notamment en donnant la priorité à l'éducation, la recherche et l'innovation. Néanmoins, cet emprunt va encore creuser les déficits publics et il manque une articulation de cet emprunt avec les nécessaires initiatives européennes qui devraient, elles, faire l'objet d'un emprunt européen de grande ampleur. Il manque aussi l'appui aux innovations conduites par l'Économie Sociale et un volet consacré à l'industrie (...) De plus cet emprunt devrait être clairement intégré dans l'ensemble de la politique budgétaire et d'endettement de l'État".

"Nicolas Sarkozy vient de se livrer à un exercice d'illusionniste avec ses annonces sur le grand emprunt, rebaptisé 'emprunt national'. En dépit d'effets d'annonce savamment distillés depuis des mois, le grand emprunt s'est dégonflé au point de ne plus porter que sur 22 milliards d'euros" ironise Jean-Luc Mélenchon pour le Parti de gauche. "Le recours à l'emprunt prépare de nouvelles coupes sombres dans les services publics, puisque les ministères devront financer les intérêts de l'emprunt par des économies et donc des suppressions de postes".

Caroline Caldier avec agences

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.