L'après grand débat : l'exécutif s'inquiète déjà de ceux qui n'y trouveront pas leur compte
Alors que le grand débat doit s'achever le 15 mars, les députés de la majorité présidentielle sont chargés de préparer le terrain à un risque de déception.
Le recueil des contributions au grand débat sur internet s’arrête le 15 mars. Le chef de l'État va, lui, jouer les prolongations, "jusqu'à fin mars, début avril", afin de rencontrer des maires de toutes les régions, comme il l'avait promis le 10 décembre. La réflexion sur les annonces aux Français est lancée, autant que la gestion du camp des déçus.
>>DIRECT. Le déplacement d'Emmanuel Macron à Gréoux-les-Bains (Alpes-de-Haute-Provence) le 7 mars 2019
"Il y a tellement d’attentes, qu’au fond, quoi qu’on annonce, ce ne sera jamais assez", s’inquiétait déjà un ministre il y a deux semaines. Emmanuel Macron a aussi été interpellé pendant ses déplacements. "Vous n’avez pas le droit à l’erreur, monsieur le président, a ainsi prévenu un maire de Bourgogne. Il faut des actions concrètes, rapides, qui se mettent en place. À défaut, les gens qui se sont mobilisés viendront grossir le rang des révoltés." Un élu occitan s'est aussi exprimé sur l'effet du débat, en mode méfiance : "Cet effet boomerang sera d’autant plus puissant que la déception aura été grande".
Le camp des déçus déjà pris en compte
L’exécutif a tellement intégré le risque de décevoir qu'en réunion de groupe, mardi 5 mars, le Premier ministre, Edouard Philippe, a donné une mission aux députés : préparer les esprits. Tout le monde ne trouvera pas son compte parmi les propositions à la sortie du grand débat. Pour le rapide et le concret, une première série de mesures serait prise par décret et une autre passerait par la loi, avant un référendum sur les institutions, sans doute après l’été.
Ce scénario est solide estiment plusieurs piliers de la majorité, avec un décret par exemple sur les 80 km/h, ainsi qu'une loi pour la réforme fiscale. Avec la crise et après le débat, des textes bientôt examinés, comme les projets de loi santé ou mobilité, vont aussi prendre une autre dimension, soulignent les parlementaires.
La semaine prochaine, Emmanuel Macron est en Afrique. Puis, après son tour des régions, il faudra que le chef de l'État s’adresse aux Français. Or, que ce soit sur le fond, sur la forme, ou sur la date, à l’Elysée, pour l’instant, rien n’est tranché...
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