Affaire Thévenoud : "Il était impossible de sortir avec Thomas sans qu’il se fasse insulter", confie sa compagne
Nommé secrétaire d'Etat, le 4 septembre 2014, Thomas Thévenoud a démissionné neuf jours plus tard, après les révélations affirmant qu'il n'avait pas payé ses impôts pendant trois ans.
Sandra Thévenoud, la compagne de l'ancien secrétaire d'Etat écarté du gouvernement pour ne pas avoir payé ses impôts, sort du silence lors d'un entretien accordé au Parisien, mercredi 30 mars. "Un gouffre s’est ouvert sous nos pieds", explique l'épouse de Thomas Thévenoud. "Le même jour, Thomas a quitté le gouvernement, été exclu du PS et j’ai accepté de me mettre en congé de mon poste de cheffe de cabinet du président du Sénat", raconte-t-elle.
Nommé au Commerce extérieur, le 4 septembre 2014, il a démissionné neuf jours plus tard, après les révélations du site Mediapart, qui révélait que le nouveau membre du gouvernement n'avait pas déclaré ses revenus pendants trois ans. Le député de Saône-et-Loire avait alors évoqué une "phobie administrative" : "Je comprends que ce soit difficile à croire, que les gens puissent être choqués. C'est pourtant la vérité, explique-t-elle. J’étais comme lui, je n’ouvrais pas les enveloppes, ne renvoyais pas les feuilles de Sécu, je réglais les factures en retard."
Le double discours des cadres du PS
"Pendant plusieurs jours, il a été impossible de sortir avec Thomas dans la rue sans qu’il se fasse insulter, affirme Sandra Thévenoud. Nos deux fillettes n’ont pas pu aller en classe parce que les caméras de télé campaient devant chez nous." Le député avait alors fait face à une rafale de condamnations, venant de la société civile et politique. François Hollande avait par exemple jugé qu'il n'était "pas digne" de rester député.
Dans son livre Une phobie française (éd. Grasset), sorti mercredi 30 mars, Thomas Thévenoud accuse le chef de l'Etat de s'être "essuyé les pieds" sur lui, note Le Figaro. Dans les pages du Parisien, Sandra Thévenoud accuse certains cadres du Parti socialiste d'avoir tenu un double discours : "Une amie ministre, qui avait tapé sur Thomas le matin à la radio, m’a appelé le soir pour me dire 'Désolée mais j’avais des éléments de langage'. Quelle hypocrisie ! Des amis du PS nous critiquaient publiquement puis nous disaient en privé 'C'est injuste, tenez bon !'"
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