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Florange, Bruxelles, nucléaire... Quand Arnaud Montebourg tirait contre son camp

Depuis son arrivée à Bercy, Arnaud Montebourg ne s'est pas privé de critiquer, en public ou en privé, la ligne défendue par le reste du gouvernement.

Article rédigé par Marie-Violette Bernard
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 3min
L'ex-ministre de l'Economie Arnaud Montebourg, à la Fête de la Rose de Frangy-en-Bresse (Saône-et-Loire), le 24 août 2014. (JEFF PACHOUD / AFP)

La critique de trop. Les attaques à répétition d'Arnaud Montebourg à l'encontre de la politique économique de la France ont entraîné la démission du gouvernement de Manuel Valls, lundi 25 août. France tv info revient sur quelques-unes des nombreuses sorties de l'ex-ministre de l'Economie, qui a annoncé lundi après-midi qu'il "reprenait sa liberté".

Août 2012 : "Je considère que le nucléaire est une filière d’avenir"

Alors que François Hollande s'est engagé à une réduction de 75 à 50% de la part du nucléaire dans la production électrique française, Arnaud Montebourg met les pieds dans le plat. Sa déclaration sur le plateau de BFMTV provoque un tollé chez les écologistes, qui ont deux ministres au gouvernement. Jean-Marc Ayrault, alors Premier ministre, est contraint d'intervenir sur France 2. "J'ai parlé avec Arnaud Montebourg. (...) Je lui ai rappelé la position du gouvernement, il en a parfaitement convenu."

Novembre 2012 : "Nous ne voulons plus de Mittal en France"

Le ministre du Redressement productif propose de nationaliser le site ArcelorMittal de Florange (Moselle), dont les hauts-fourneaux sont menacés de fermeture. Il attaque bille en tête les "méthodes" de Mittal, le géant mondial de l'acier qui gère le site, visiblement sans concertation avec Matignon. A tel point que deux mois plus tard, après avoir été désavoué par Jean-Marc Ayrault, il menace de quitter le gouvernement. Mais le ministre ne mettra pas sa menace à exécution, décidant de "rester à son poste de combat"

Mars 2013 : "Tu fais chier la terre entière avec ton aéroport dont tout le monde se fout"

La phrase n'a pas été prononcée en public, mais Jean-Marc Ayrault reconnaît avoir essuyé des attaques d'Arnaud Montebourg pour sa gestion de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Selon les deux journalistes auteurs du livre Florange, la tragédie de la gauche, le ministre du Redressement productif aurait, en outre, reproché au Premier ministre de "gérer la France comme le conseil municipal de Nantes".

Juillet 2013 : "On arrivera au gaz de schiste écologique"

Jamais avar de déclarations explosives, Arnaud Montebourg se met une nouvelle fois à dos les écologistes, en suggérant de confier l'exploitation d'un "gaz de schiste écologique" à une "compagnie nationale publique". "[Il est] exclu d'exploiter des gaz de schiste en France. Il n'y a qu'une politique au gouvernement !", répond Jean-Marc Ayrault, à nouveau obligé de recadrer son intenable ministre.

Août 2013 : "Bruxelles ? Des connards !"

A l'occasion d'un portrait dans M, le magazine du Monde rapporte des attaques lancées en privé par Arnaud Montebourg contre l'Union européenne, alors que Paris vient de négocier, non sans difficulté, un délai supplémentaire pour ramener son déficit public à 3%.

Août 2014 : "Il y a toujours une alternative"

Arnaud Montebourg demande à François Hollande une "inflexion majeure de la politique économique", lors de son discours à la Fête de la Rose. Il avait appelé deux jours plutôt à un changement de cap politique, dans une interview au Monde. Une sortie médiatique qui intervient quelque jours à peine après un long entretien du président de la République donné au quotidien du soir où il déclarait : "Les choix ne peuvent être rediscutés à chaque fois qu'un indice trimestriel est connu. La constance, c'est la confiance."

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