Rémunération des enseignants, nombre d'élèves par classe, groupes de besoin… Ces dossiers brûlants qui attendent Anne Genetet au ministère de l'Education nationale
Anne Genetet est donc nommée au ministère de l'Education nationale en remplacement de Nicole Belloubet. Après plusieurs semaines de consultations, le gouvernement de Michel Barnier a été détaillé, samedi 21 septembre. De nombreux chantiers l'attendent.
Attractivité du métier d'enseignant
Il faut s'attaquer à la crise d'attractivité du métier d'enseignant. Un dossier épineux alors que les concours ne font plus le plein, depuis plusieurs années : 3 000 postes vacants au printemps dernier. Des contractuels sont bien embauchés mais il manque, d'ores et déjà des professeurs devant les élèves : au moins un dans plus de la moitié des établissements la semaine de la rentrée, ont compté les syndicats. Autre dossier brûlant : celui de la rémunération. Les hausses proposées par Emmanuel Macron l'année dernière n'ont pas convaincu. Les salaires des profs français restent inférieurs en moyenne à ceux en vigueur dans les autres pays de l'OCDE.
Mixité sociale et inclusion
Il y a aussi beaucoup d'attentes sur le sujet du nombre d'élèves par classe, de la mixité sociale et scolaire ou encore de l'inclusion des jeunes en situation de handicap – ils sont de plus en plus nombreux à être scolarisés mais leur suivi et leur encadrement, sont loin d'être toujours satisfaisants. Une partie des enseignants se retrouvent souvent démunis pour les prendre en charge.
La nouvelle ministre a aussi sur son bureau les différentes réformes, qui ont été mises en pause, depuis la dissolution. Que vont devenir les groupes de besoin par exemple, mis en place en cette rentrée pour les élèves de 6e et 5e et censés être généralisés aux classes de 4e et 3e en septembre prochain ? Beaucoup d'établissements assurent qu'ils ont utilisé tous leurs moyens disponibles pour les organiser et qu'ils n'auront pas la capacité de le faire pour les autres niveaux.
Labellisation des manuels scolaires
La labellisation des manuels scolaires a aussi été mise sur pause. Les syndicats enseignants y sont vivement opposés, assurant que ça entame leur liberté pédagogique, tout comme la réécriture des programmes, de la petite section de maternelle au CE2.
Que va devenir enfin la réforme de la formation initiale des enseignants censée répondre, en partie à la crise des vocations ? Elle était aussi très critiquée et a failli se mettre en place dès septembre. Reste à voir quelle politique éducative est menée et surtout avec quel budget, dans le contexte actuel contraint. Quelle capacité d'action vis-à-vis du Premier ministre mais aussi d'Emmanuel Macron dont on connaît l'appétence pour l'école ?
Dans tous les cas les représentants des enseignants espèrent un peu de stabilité, ils répètent souvent que les politiques éducatives ont besoin de temps. La plupart des personnels sont fatigués du nombre de réformes, de consignes qu'ils sont censés appliquer, parfois contradictoires d'une année sur l'autre. Il y a eu beaucoup de passage, ces derniers temps rue de Grenelle : six ministres en un peu plus de deux ans.
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