"Compromis dynamique", "mutualisation" entre les partis : Michel Barnier précise sa vision du rôle de Premier ministre auprès des parlementaires LR

Lors de son déplacement en Savoie et Haute-Savoie jeudi, Michel Barnier s'est fixé l'objectif de nommer "un gouvernement représentatif et pluriel".
Article rédigé par franceinfo
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Le Premier ministre Michel Barnier, à Annecy (Haute-Savoie), le 12 septembre 2024. (JEFF PACHOUD / AFP)

Le Premier ministre a profité de son déplacement en Savoie pour faire un passage à Annecy, aux Journées Parlementaires de la droite républicaine, sa famille politique. Devant les députés et sénateurs LR, Michel Barnier a exprimé sa volonté de marquer encore un peu plus son terrain face au président de la République.

"Le président préside, le gouvernement gouverne", voilà qui est devenu l'une des formules favorites de Michel Barnier. "Il ne sera pas un collaborateur du président mais un Premier ministre de plein exercice", se félicite le sénateur Bruno Retailleau. Ce dernier estime d'ailleurs que l'on va s'approcher de la configuration "cohabitation"... Même si Michel Barnier ne prononce pas le mot.

"Domaines partagés"

Le Premier ministre est allé plus loin encore : d'après lui, le président de la République n'a plus de "domaine réservé", il y a uniquement des "domaines partagés" entre les deux têtes de l'exécutif, y compris en matière de relations internationales.

Nouveau jalon posé par un Michel Barnier visiblement déterminé à ne pas se laisser marcher sur les pieds. Un point sur lequel le président de la République a semblé lui répondre à distance, lors d'une visite au Havre : "C'est au gouvernement de faire passer des textes et d’administrer. Le président a ses compétences propres", assure Emmanuel Macron. Il ajoute espérer que des "compromis se tisseront" entre les forces politiques.

Michel Barnier s'appuiera sur le "pacte législatif" des LR

Quelques heures plus tôt Michel Barnier parlait lui de "compromis dynamique" et de nécessaire "mutualisation" entre les partis. Il a en tout cas assuré aux députés de droite qu'il s'appuierait sur les 13 textes qui forment leur "pacte législatif". Des propos qui ont fini de convaincre les élus LR. Ils sont prêts à participer au gouvernement Barnier. "Michel Barnier a besoin de nous et nous serons au rendez-vous", clame des cadres du parti. Et les élus de se mettre à deviser sur les ambitions de chacun : Laurent Wauquiez qui vise le ministère de l'Intérieur, Annie Genevard qui ne dirait pas non à l'Education...

"C'est curieux, c'est la première fois que je me demande si des camarades vont devenir ministre, ça ne m'était jamais arrivé, moi, sauf quand il y a eu des débauchages."

Un député LR

à franceinfo

"Moi je n'ai pas fait passé de CV et je ne cherche pas à le compléter", rebondit une deputée dans un sourire. "De toute façon, Michel est assez grand pour choisir son gouvernement".

Au jeu du "Qui sera ministre ?", les parlementaires évitent de répondre sur leur propre cas. L'un d'eux souligne qu'être un homme élu en Île-de-France n'est pas la meilleure configuration, "mais si j'étais une femme élue en région, pourquoi pas", référence à la nécessaire variété des profils recherchés.

À deux pas de l'entrée du casino d'Annecy, un député tente une métaphore : "Quand on met une pièce dans une machine à sous, on n'est pas sûr de gagner le gros lot". Une manière de prévenir ses collègues : les places de ministres seront plutôt rares et la mission pourrait se révéler très courte.

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