Soupçons de favoritisme : "Olivier Dussopt a toute la confiance de la Première ministre", annonce le cabinet d'Élisabeth Borne
"Olivier Dussopt a toute la confiance de la Première ministre", indique vendredi 3 février Matignon à franceinfo. Plus tôt, le ministre du Travail avait annoncé que le parquet national financier (PNF) avait retenu contre lui l'infraction de "favoritisme" après l'enquête sur deux œuvres d'art qu'il avait reçues en cadeau en 2017. Pourtant, ce n'est pas pour cette affaire de cadeaux de lithographies qu'Olivier Dussopt est inquiété, mais pour des faits plus anciens découverts durant l'enquête, indique une source proche de l'enquête à franceinfo, confirmant une information de Mediapart. Le ministre risque un procès devant un tribunal correctionnel.
L'affaire est donc partie de ces deux lithographies du peintre Gérard Garouste offertes par un dirigeant de la Saur à Olivier Dussopt en 2017, alors qu'il était député-maire de la commune d'Annonay en Ardèche. Une enquête préliminaire pour prise illégale d'intérêt et corruption avait été ouverte. Olivier Dussopt avait expliqué n'avoir pas déclaré ces lithographies à la déontologue de l'Assemblée nationale, comme c'est requis pour tout cadeau de plus de 150 euros, car il "ignorait la valeur" des deux tableaux. Il les avait ensuite restitués. "Aucune corruption ne m'est reprochée", retient le ministre du Travail auprès de l'AFP. "Mes expressions orales et écrites ont largement convaincu le parquet."
Un arrangement entre la ville d'Annonay et la Saur au cœur des soupçons
Si les soupçons de corruption ont bien finalement été écartés pour ces deux lithographies, les enquêteurs, qui ont notamment perquisitionné le domicile du ministre, soupçonnent en revanche un arrangement pour un contrat passé en 2009 entre la ville d'Annonay et la Saur, le troisième groupe français de traitement de l'eau. Un marché peut-être truqué mais sans contrepartie pour autant. Pas de corruption, pas de prise illégale d'intérêt non plus, mais un soupçon de favoritisme, une atteinte à la probité passible de deux ans de prison et de 200 000 euros d'amendes. Un procès est la suite logique même si le parquet financier n'a encore rien officialisé.
Selon Mediapart, la Saur pourrait comparaître, elle, pour recel de favoritisme. Dans un communiqué envoyé à l'AFP, elle "considère que cette action résiduelle à son encontre, près de 15 ans après les faits, n'est pas justifiée, et fera valoir ses arguments devant le tribunal qui en sera saisi".
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